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Sale. Voilà comment la majorité des femmes décrivent le sexe pendant les règles. Tabou, l’acte dans le sang. Et ça ne date pas d’hier. Ne croyait-on pas, dans certaines cultures, que le flux menstruel pouvait rendre l’homme impuissant? Cet interdit à la fois social et religieux est encore largement répandu aujourd’hui: quatre femmes sur cinq s’y soumettent (voir ci-dessous). Les hommes sont tout aussi réticents. Par méconnaissance d’un phénomène mystérieux qu’ils ne maîtrisent pas et qui n’appartient qu’aux femmes, souvent. Pourtant, aucun fondement médical ne justifie qu’on se prive de faire l’amour pendant ses menstruations. Braver ce tabou peut même pimenter les rapports. Quoi de plus excitant que de goûter au fruit défendu?

«Certaines femmes se sentent débridées pendant leurs règles, éprouvent plus de désir et ont même plus de fantasmes, explique Laurence Dispaux, psychothérapeute et sexologue à Morges. C’est peut-être lié au fait qu’en ayant des rapports à ce moment-là, on vit quelque chose de transgressif.» Elise, 38  ans, confirme que sa libido prend l’ascenseur durant ses menstruations. «Moi, le sang ne me dérange pas, sauf le premier jour car le flux est abondant. Mais il y a beaucoup d’hommes que ça rebute. Un de mes ex m’a même dit un jour: «Quand la rivière rouge coule, passe par le petit chemin boueux.» Inutile de dire qu’on n’est pas restés ensemble! Je n’ai rien contre la sodomie, mais que je n’ai pas envie que ça soit systématique. Ce serait comme faire l’amour seulement pendant la pause pub à la télé.»

Selon Laurence Dispaux, il n’est pas rare qu’au moment des règles, les hommes proposent à leur partenaire des pratiques sexuelles qui ne leur sont pas habituelles. «La sodomie est un peu plus fréquente, tout comme le sexe oral, dit la spécialiste. Mais beaucoup de couples ne font rien du tout. Tout dépend du rapport qu’ils ont à leur sexualité. Souvent, si chacun est à l’aise avec sa sexualité et son corps, ils continueront à avoir des rapprochements physiques, avec ou sans pénétration. C’est un peu comme utiliser des sex toys ou se rendre dans un sex-shop. Pour certains, cela ne pose pas de problème, alors que pour les autres, ça ne se fait tout simplement pas.»

Sous la douche

A chacun, ensuite, de trouver le moyen pratique pour que le flux ne soit pas gênant. Ainsi Carole,
43 ans, «s’arrange pour que ça soit le moins «salissant» possible, en prenant une douche coquine, par exemple, ou je garde des mouchoirs près de moi, afin qu’on n’ait pas l’impression d’avoir égorgé quelqu’un dans le lit lorsque mon compagnon se retire de moi.» Hélène, 31  ans, choisit elle aussi la solution de la douche, même si, dit la jeune femme, «je n’aime pas trop l’idée de la pénétration pendant les règles. Je trouve que ce n’est pas propre. Sous l’eau, ça ne se voit pas trop.» Toutes deux se rejoignent également sur leur réticence à se laisser prodiguer un cunnilingus. «Le premier jour, quand je saigne beaucoup, ça me met mal à l’aise, donc je refuse ou on arrête très vite, même si a priori ça ne gênerait pas mon partenaire», confie Carole. Pour sa part, Hélène, avoue que ça lui «fait bizarre» lorsqu’elle porte des tampons hygiéniques. «Ça me dégoûte que l’homme y touche. Je préfère lui faire une fellation.»

Moins de douleurs

Pas toujours très ragoûtants, les rapports sexuels durant les règles présentent néanmoins un avantage non négligeable: ils atténuent les douleurs menstruelles. Et raccourcissent la durée des règles. «L’orgasme libère des endorphines qui soulagent les douleurs et provoque des contractions qui accélèrent l’évacuation du sang», rappelle Laurence Dispaux. En revanche, le risque d’attraper une IST est augmenté: «Le sang transporte le VIH ainsi que les infections sexuellement transmissibles. Le col de l’utérus est élargi durant les règles, aussi on peut plus facilement attraper des infections.» D’où l’importance de se protéger. Ce d’autant que, contrairement à ce que l’on croit, on peut tomber enceinte pendant ses règles. «Le risque est très faible, mais il existe, surtout pour les femmes qui ovulent peu après le premier jour du cycle, conclut la sexologue. Les règles ne sont pas une contraception.»

Le chiffre

80% C’est le pourcentage de femmes de 15 à 24  ans qui évitent les relations sexuelles pendant leurs règles, selon une enquête réalisée pour la marque Nana (2005). Durant cette période, 75% des sondées fuient aussi les situations câlines.

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