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Le mystère de l’infertilité masculine bientôt résolu?

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© Getty Images

«Aujourd’hui, en Suisse, un couple sur sept consulte pour des problèmes d’infertilité, soit beaucoup plus que pour la majorité des autres troubles», soulignent les Dr David Baud, de l’unité de recherche en obstétrique, et Nicolas Vulliemoz, de l’unité de médecine de la reproduction, au CHUV. Dans un tiers des cas, l’origine de l’infertilité est trouvée chez la femme, dans un autre tiers, à la fois chez l’homme et chez la femme, et dans le dernier tiers, chez l’homme. Grâce à un spermogramme qui évalue la qualité du sperme, le médecin parvient aujourd’hui à cerner les causes de l’infertilité masculine dans 50% des cas: elles sont principalement d’ordre génétique ou endocrinienne. Mais pour l’autre moitié des cas, les facteurs demeurent inconnus.

Fertilité en chute

Depuis les années 1980, une détérioration de la qualité du sperme a été constatée dans de nombreux pays. Entre 1989 et 2005, en France, sur un échantillon de 26 609 hommes, une baisse de la concentration du sperme (de 1,9% par an), comme de la morphologie, a été observée. A qui la faute? L’impact des pesticides est régulièrement pointé du doigt. «Malheureusement, il est extrêmement difficile à prouver, explique le Dr Baud. Les pesticides et autres perturbateurs endocriniens sont tellement répandus qu’il est très difficile de trouver un groupe de patients non exposés pour le comparer au groupe exposé.»

La faute des bactéries?

Une autre cause possible d’infertilité masculine est désormais avancée: les bactéries. Pendant des années, la médecine a cru le sperme stérile. Or, grâce à des outils de recherche toujours plus sophistiqués, il a été découvert récemment que le sperme était composé de nombreuses bactéries. Et, comme dans le tube digestif, si la majorité d’entre elles sont bénéfiques et protectrices, il est très probable que d’autres, au contraire, soient délétères pour la fertilité.

«Des études ont déjà été menées pour tenter d’en savoir plus sur ces bactéries, explique le Dr Baud. Mais, faute de moyens, elles n’ont porté que sur de petits groupes de population, et n’ont permis de déterminer que de grandes familles de bactéries le plus souvent associées à des spermes «normaux».

Grâce à un financement du Fonds national suisse, l’équipe de recherche du Dr Baud au CHUV a désormais les moyens de mener une nouvelle étude, plus approfondie, destinée à établir une carte génétique de toutes ces bactéries. «Aidés d’équipements à la pointe qui nous permettent de définir en détail l’ADN de chaque bactérie, nous aspirons à répondre à trois questions: de quoi précisément est composé le sperme? Quelle est l’influence exacte de la composition des bactéries sur la qualité de celui-ci? Et peut-on modifier cette composition en bactéries par des antibiotiques et/ou des probiotiques?»


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Vers un traitement moins lourd

L’enjeu est majeur. Actuellement, en effet, les techniques utilisées par les couples infertiles – telles que la fécondation in vitro – sont très coûteuses et contraignent les femmes à se soumettre à des traitements hormonaux lourds. Alors, établir que la simple prescription d’antibiotiques ou de probiotiques peut suffire à modifier la composition en bactéries du sperme, et être capable de remplacer les mauvaises bactéries par celles bénéfiques pour la fertilité, constituerait une vraie révolution.

A ce jour, l’équipe de recherche a récolté plus de cent cinquante extraits, soit la moitié de l’objectif visé. Viendra ensuite l’étape de l’analyse. L’équipe du Dr Baud estime que, d’ici à deux ans, elle devrait avoir obtenu des résultats non négligeables. «Même s’il est improbable que l’issue de la recherche puisse résoudre tous les cas d’infertilité masculine, ce sera néanmoins une nouvelle porte ouverte vers la paternité pour des milliers d’hommes».

Que faire en cas de soupçon d’infertilité?

1. Réduire le niveau de stress Le stress est l’un des ennemis numéros 1 de la fertilité, puisqu’il agit directement sur les hormones, mais aussi sur la libido. Apprendre à trouver le calme, ne pas se laisser déborder par ledit stress et ne pas se mettre trop de pression (y compris celle d’avoir vite un enfant!) sont indispensables pour faciliter la fertilité.

2. Faire un bilan de santé Les infections et maladies portent atteinte à la fertilité – d’où la nécessité de vérifier que l’on ne traîne pas une infection avant de s’inquiéter outre mesure. Par ailleurs, il est connu que les températures élevées au niveau des testicules nuisent à la qualité du sperme. Des assises prolongées sur des sièges chauffés sont à éviter, de même que les pantalons serrés.

3. Consulter Avant l’âge de 36 ans, une consultation chez un spécialiste en médecine de la reproduction devient utile si aucune grossesse n’intervient après plus d’un an de rapports sexuels fréquents (et pas seulement le jour supposé de l’ovulation). A partir de 36 ans, il est conseillé de consulter plus rapidement, après 6 mois de rapports n’ayant pas abouti à une grossesse.

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