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Que peuvent bien avoir en commun les hauteurs, une nuit trop courte ou trop arrosée, une journée sans manger et l’amour? Le vertige que, dit-on, nous procurent ces situations: la tête tourne et le monde semble se dérober sous nos pieds. A la différence que, comme nous l’explique la Doctoresse Natacha Bruhier, directrice du Centre du vertige de la Clinique Corela, à Genève, parler de vertige dans ces divers cas de figure relève de l’abus de langage. Du point de vue médical, ce terme renvoie strictement à «la sensation rotatoire de l’espace ou de soi-même» et il n’est rien d’autre qu’une pathologie de l’oreille interne.

Reconnaître le type de vertige

Lorsque des patients se présentent à elle en se plaignant de ce désagrément, la spécialiste en otorhinolaryngologie commence donc par s’assurer que les diagnostics de diabète, hypertension, cholestérol, hypoglycémie, migraine ou encore troubles de la vision ont déjà été écartés. Sans oublier les tumeurs et atteintes du tronc cérébral, dont la sensation de vertige, associée à des affections neurologiques, peut être l’un des symptômes. Ensuite, reste à savoir quelle pathologie de l’oreille interne est en cause et, par conséquent, quel type de vertige.

Le plus courant: le VPPB

Dans la très grande majorité des cas, il s’agit d’un vertige paroxystique positionnel bénin (VPPB). Ses particularités: il est violent, bref (de quelques secondes à une minute) et se déclenche uniquement lors d’un changement de position de la tête. Cas typique: couché dans son lit, on se retourne sur son oreiller pour se lever et, soudain, la pièce se met à tourner intensément jusqu’à provoquer des nausées et des vomissements. A la désagréable sensation de déséquilibre s’ajoute, parfois, «une grande panique de la part des patients qui, déroutés, pensent avoir fait un AVC», explique la Doctoresse Bruhier. Rien de tel, pourtant. Le VPPB est dû au déplacement, dans l’oreille interne, de petits cristaux dits «otolithes» qui se bloquent soudain dans les canaux circulaires.

Comme son nom l’indique, ce vertige est bénin et, surtout, il est très facilement soigné, non par des médicaments, ici tout à fait inutiles, mais par une manœuvre proposée par le médecin ORL. Elle consiste à balancer le patient sur le côté pour remettre les otolithes en place. Une, éventuellement deux manœuvres suffisent à faire définitivement disparaître le vertige. Ou presque, certaines personnes s’avérant particulièrement sujettes au VPPB, notamment les aînés. Pourquoi? La médecine peine à l’expliquer, sinon que des études en cours révèlent un fort lien entre ce vertige et la carence en vitamine D – une vitamine qui régule le calcium… dont sont justement composés les otolithes.

Une infection virale en cause

Plus rare, une autre pathologie possible de l’oreille interne est la névrite vestibulaire. D’origine virale, cette infection du nerf vestibulaire se manifeste par de violentes crises de vertige, suivies de sensations de déséquilibre persistantes. Dans ce genre de cas, le traitement est un peu plus conséquent et long, avec la prescription de médicaments (antivertigineux, antiviraux, corticoïdes, etc.) puis de séances de rééducation, appelée aussi kiné vestibulaire, qui, à l’aide de divers supports (fauteuils rotatoires, images projetées, par exemple), permet de contrer les séquelles du virus et de retrouver des réflexes de stabilisation et d’équilibre.

De l’hydrops à la maladie de Menière

Enfin, les vertiges peuvent être liés à un hydrops, c’est-à-dire à un excès de liquides qui baignent l’oreille interne. Les crises de vertige (violentes et pouvant durer de 15 minutes à plusieurs heures) s’accompagnent alors d’acouphènes et de fortes baisses de l’audition. La forme extrême de l’hydrops est la maladie de Menière, qui se manifeste par des crises très intenses, longues et épuisantes. Appelée parfois «migraine de l’oreille interne», elle est aussi douloureuse à vivre et aussi mystérieuse que les céphalées.

Des traitements médicamenteux et chirurgicaux sont proposés, qui peuvent être efficaces pour prévenir et réduire les crises. Cependant, le meilleur moyen de les éviter semble être la réduction du stress. «De manière générale, conclut Natacha Bruhier, les vertiges sont plus facilement éradiqués si l’on s’efforce d’adopter une bonne hygiène de vie, en évitant l’anxiété et en gardant tout au long de son existence une bonne activité physique qui permet, notamment, de travailler sa stabilité.» Ou comment l’équilibre de vie se met au service de l’équilibre dans l’espace…

Pratique: 3 exercices pour travailler son équilibre

1. Debout, près d’une table pour se retenir en cas de vertige, les yeux ouverts, regarder à gauche puis à droite sans bouger la tête, une dizaine de fois. Ensuite, même exercice, mais c’est la tête qui pivote à gauche puis à droite. A décliner ensuite les yeux fermés, puis en marchant sur un axe droit. 2. Debout, dos droit, les bras le long du corps, regard fixé loin devant, monter doucement le pied droit en le faisant glisser le long du mollet gauche si possible jusqu’au genou sinon jusqu’à mi-mollet. Puis éloigner le pied de la jambe pour le laisser flotter en l’air. Maintenir la posture 10 à 20 secondes. Idem du côté gauche. Essayer les yeux fermés. 3. Debout, dos droit, mettre le pied droit sur la pointe des orteils, le talon collé à la cheville gauche. Le regard loin devant, monter les bras aussi tendus que possible au-dessus de la tête, jusqu’à la position verticale, dans l’alignement des épaules. Maintenir 10 secondes puis pencher la tête en arrière pour regarder vers les mains.

illustrations: Sylvie Pinsonneaux/Comillus

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