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On se croirait à New York, faisant partie de la bande de Blair (Leighton Meester) et Serena (Blake Lively) dans la série «Gossip Girl». Et pourtant, c’est bien dans les couloirs des universités romandes que le phénomène «Spotted» a trouvé sa place en Suisse. Sur les pages Facebook de chaque institution, ils sont quelques milliers à déclarer leur flamme de manière anonyme. Si certains vont jusqu’à composer des poèmes en prose ou en alexandrins, d’autres osent les messages plus coquins.

«A toi petit rasta à la veste rouge/bordeaux
Tu as l'air fort timide et pourtant bien beau
Ton sourire innocent m'a laissée sans voix
Et tous les dieux je prie pour qu'un jour tu sois à moi (…)»

«BOUM! Voilà l'effet que tu me fais, grande blonde vénitienne… Tes yeux bleus, tes taches de rousseur, ton sourire, ton parfum. Tu es terriblement belle, sexy, stylée! (…)»

Je spote, tu spotes, il…

Des lettres virtuelles, l’administrateur de «Spotted» de l’Université de Lausanne en reçoit en moyenne trente par mois. Comptant à ce jour plus de 4000 mentions «j’aime», la page créée il y a un peu moins d’une année rencontre un véritable succès. «Les statistiques montrent que chaque post est cliqué entre 200 et 3500 fois», déclare celui qui a tenu à répondre à nos questions de manière anonyme «pour rester dans la tradition de la page».

Le terme anglais Spotted (oui, un anglicisme de plus) se traduit en français par le mot «repéré». Si vous êtes le destinataire d’un message envoyé sur «Spotted», vous vous êtes bel et bien «fait spotter». En somme, vous habitez les pensées de quelqu’un se trouvant dans votre entourage, beaucoup trop timide pour engager la conversation entre deux cours ou durant les pauses. «Ce n’est pas évident d’approcher une personne que l’on ne connaît pas ou que l’on a juste aperçue. De plus, il est moins dur de se faire rejeter sur internet que dans la vraie vie» affirme la gestionnaire de «Spotted Unine 2014-2015» (Université de Neuchâtel).

Un retour aux sources

A priori très moderne, ce nouveau courrier du cœur s’avère être à l’origine même du réseausocial imaginé parMark Zuckerberg alors qu’il était encore étudiant à Harvard. Rappelez-vous, dans le film «The Social Network», on le voit en pleine action en train de créer un énorme annuaire sur le web, afin de faciliter les recherches des étudiants célibataires.

Toutefois, malgré la grande quantité d’abonnés sur les pages «Spotted», peu de couples semblent aboutir suite aux mots d’amour numériques envoyés. Car trop souvent interprétés au second degré et pas assez sérieux. D’après la jeune neuchâteloise, «cela dépend de chaque individu, certaines personnes sont assez sérieuses puisqu’elles indiquent même des lieux de rendez-vous et d’autres sont là juste pour rigoler».

Et parfois, il arrive même que les administrateurs se transforment en cupidon. «Une fois, un garçon a fait une déclaration dans laquelle la description physique d’une fille était très précise. Des abonnés l’ont donc reconnue et ont indiqué son nom. Par la suite, elle m’a contactée pour me demander les coordonnées de l’émetteur du message. Ce dernier m’a autorisée à le faire, et je les ai mis en relation, mais je ne sais pas ce qu’il en est à l’heure actuelle. En revanche, qu’ils soient en contact est déjà une très bonne chose» conclut la jeune femme.

A l’heure où des applications de rencontres beaucoup plus crues comme «Tinder» fleurissent sur les smartphones, «Spotted» se révèle être un moyen plus poétique d’aborder son prétendant. Certes, il ne remplace pas un véritable échange en chair et en os entre deux personnes mais contribue, à sa façon, à entretenir le romantisme. Ce sentiment que beaucoup croient en voie de disparition.

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