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«Much loved» est un long métrage marocain, réalisé par Nabil Ayouch, qui décrit la réalité des prostituées de Marrakech. Sélectionné par la Quinzaine des réalisateurs au Festival de Cannes et pourtant interdit de sortie au Maroc, un pays aux mœurs toujours conservatrices. Outre la censure, le réalisateur et les actrices principales ont été victimes d’insultes virulentes et de menaces de morts. Sa sortie sur les grands écrans en France amorce la fin des hostilités et acclame l’arrivée du film, notamment par le prix du public au Festival du film francophone d'Angoulême.

Les 5 points forts du film

Ce n’est pas le scandale qui nous fait aimer ce film, mais des aspects plus poignants et authentiques.

1. Un regard bienveillant sur les prostituées

Une réalité parfois crue et dure à entendre, mais qui touche et nous prend aux tripes.

Des femmes fortes, aussi belles que rebelles au doux parfum de liberté, incarnées par les rôles de Noha, Randa, Soukaina, Hlima, et qui font preuve d’une lucidité touchante par rapport à la vie. La découverte d’une population souvent laissée pour compte, que l’on aborde sous un regard admiratif plutôt qu’accusateur. Ce film ne nous offre pas de happy ending à la Pretty Woman avec l’arrivée d’un prince charmant mais nous propose en revanche une belle leçon d’humanité.

2. Un ancrage dans la réalité

La volonté du réalisateur? Décrire le quotidien des prostituées et non l’inventer. Pendant deux ans, il a rencontré plus de 200 travailleuses du sexe, endossant le rôle de journaliste, voire parfois celui de psychologue. Une réelle imprégnation dans leur milieu qui a permis de libérer leur parole, de délier les langues mais surtout d’être entendues.

3. Un but louable

Nabil Ayouch souhaitait par la réalisation de ce film lancer le débat sur l’existence de la prostitution dans la société marocaine mais plus encore, sur le rôle qu’elle y joue, en faisant vivre des milliers de personnes. Une société qui profite sans honte des fruits de ce travail mais qui ne lui donne aucune reconnaissance. Au vu de la réaction du gouvernement marocain, le tabou n’est pas prêt d’être brisé.

4. La place de la femme dans la société marocaine

Oui, beaucoup de prostituées sont de sexe féminin, même si la tendance commence à s’ouvrir. Ce film est intéressant, car on découvre la vie des femmes dans un pays conservateur et la place qui leur est donnée. Les femmes qui endossent une telle profession le font bien souvent par amour pour leur famille, plutôt que par amour du sexe. Il est question de survie dans ce film et c’est bien cela qui nous interpellent.

5. Un phénomène décri: le tourisme sexuel

Dans le long métrage, on découvre avec un regard parfois accusateur que les clients principaux de ces dames sont avant tout des étrangers. Des saoudiens hypocrites, car ils jouissent de ce qu’ils condamnent chez eux et des européens qui pensent que tout leur dû. Par contre, le réalisateur a dressé un portrait positif de l’homme marocain et protecteur: ils apparaissent dans le film comme les seuls représentants du sexe masculin bienveillants à l’encontre de Noha, Randa, Soukaina, Hlima, ce qui n’a toutefois pas permis d’apaiser le régime marocain.

Il ne reste plus qu'à attendre que ce film parvienne sur nos grands écrans suisses. Pour l'instant, si ce n'est une projection à Bienne au cinéma Apollo le dimanche 20 septembre 2015, nous n'avons rien repéré. Nous ne manquerons pas de vous tenir au courant si d'autres sorties dans les cinémas suisses sont au programme.

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