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#FeminaOpinion: Yann Barthès va-t-il trop loin dans le sensationnel?

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Les larmes de Nawell Madani, sur le plateau de «Quotidien», le 21 novembre 2017.

© Capture d'écran / TMC

Je dois vous avouer quelque chose sans une once de snobisme. J’allume seulement ma télé pour regarder le divertissant show journalier de Yann Barthès. OK, parfois aussi pour visionner la «Nouvelle Star» (ça reste entre nous)… Bref, je dois vous dire sans aucun léchage de bottes que le «Quotidien» est clairement l'une des rares émissions qui me ressemble et qui me serre de sas anti-stress après une journée de travail. Des chroniques de Nora Hamzawi, aux décodages télé d’Etienne Carbonnier, en passant par les reportages médias de Julien Bellver… Semaine après semaine, l’émission m’amène ce je-ne-sais-quoi léger et pertinent, qui me divertit tout en me servant de baromètre de l’actualité. Mais ça, c’était avant.

D’abord, Charlotte Gainsboug

Avant que Yann Barthès ne tire la carte du sensationnel avec Charlotte Gainsbourg le 16 novembre dernier, venue pour faire la promo de son album «Rest». Devant des images diffusées en live de sa sœur Kate disparue, la star a demandé à ne plus voir ces souvenirs encore bien trop douloureux. Barthès, du genre: «Ah, tiens, ça peut vous gêner? On n’y avait pas pensé.» Lourdeur insensible terrible. D'autant plus quand on connaît la personnalité à fleur de peau de la chanteuse...

Un peu trop naïve, je me rappelle avoir songé après ce moment sordide que cette erreur TV pouvait se justifier (et encore) par le fait que la star parle de la mort en continu dans son dernier album, montre sa famille dans ses vidéos ou encore utilise en couverture un portrait réalisé par sa sœur décédée…

Nawell Madani: «Pourquoi vous avez mis sa photo?»

Mais ce 21 novembre, ce cher Yann a réitéré son absence de tact et ses boulettes sans cœur (besoin de vacances, peut-être?). En direct de mon salon, entre deux bougies blanches et quelques branches d’eucalyptus séchées, mon «animateur vedette» a réussi à mettre en larmes Nawell Madani. La belle humoriste, présente pour assurer la promotion de son film «C’est tout pour moi», s’est littéralement décomposée et a même dû quitter le plateau quelques instants. La raison? Barthès, encore.

Alors qu'elle racontait que tout ce qu'il se passe dans son film lui était «arrivé de près ou de loin», mais que sa mère n'était pas morte - contrairement à celle de son personnage dans le film - Yann Barthès a dévoilé un cliché de l'une de ses amies, décédée d'un cancer en cinq semaines seulement, qui justement devait assurer ce rôle.

Le mascara en bas des joues, l’actrice a demandé: «Pourquoi vous avez mis sa photo?» et expliqué: «Ça fait longtemps que je n'ai pas vu sa photo (...) C'est arrivé il y a un an et on n'oublie pas les gens. Voir sa photo comme ça, ça fait bizarre (…). On s'est battues pour écrire ce film, j'aurais voulu qu'elle y soit. Elle est partie trop tôt.»

Est-ce que vous imaginez la désolante situation? Mon problème ici? C’est que visiblement gêné, l'animateur de «Quotidien» n’a pas su combler le malaise abyssal qu’il avait une fois de plus créé. J’avais l’impression de compter les secondes pour cette pauvre Nawell alors que son khôl se sauvait de ses yeux. Une fois de retour en plateau, super émue, la star révélée par le Jamel Comedy Club a ajouté:

«Deux mois avant la préparation du film, elle est atteinte d'un cancer. Elle me demandait de passer la voir et moi, je lui disais: 'T'inquiète pas, dès qu'on a fini, on vient te voir.' Et j'ai jamais eu le temps. Et le 25 mars, clap de fin, c'est véridique, c'était mon dernier jour de tournage et elle est partie ce jour-là. Je m'en veux et je lui ai dédié ce film parce que, sans elle, je ne serais pas la femme que je suis aujourd'hui. J'étais complexée, je n'osais pas aller à la télé parce que je lui disais que je n'avais pas de culture. Elle me disait qu'on allait changer les choses car elle en avait marre que les femmes maghrébines ne jouent que des femmes de ménages, illettrées ou soumises. On voulait tout faire ensemble!»

Yann, le sensationnel ne te sied pas au teint et moi, qui ne sais plus où me cacher dans mon canapé, je ris jaune. J’implore ton changement de cap, car, à ce train-là, d’ici Noël, l’écran ne s’allumera tout simplement plus.


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