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Une étudiante se prend en photo avec ses harceleurs de rue

Catcallers

Le conseiller national Matthias Reynard a déposé un postulat, demandant au Conseil fédéral de présenter un rapport sur la question du harcèlement de rue: la décision devrait tomber au mois de novembre 2017.

© Instagram dearcatcallers

«Pssssst, on peut avoir ton numéro?», «Je sais ce que j'aimerais faire de toi, bébé», «Eh mademoiselle, où vas-tu comme ça? Je peux rentrer avec toi? Je crois qu'on pourra faire des trucs sympa...»: voici quelques exemples des propos que doivent supporter bon nombre de jeunes femmes qui daignent simplement se balader à l'extérieur.

Afin de dénoncer le harcèlement de rue, et de lui donner la visibilité qui manque souvent aux autorités pour le punir, Noa Jansma a décidé d'agir: sur un compte Instagram baptisé «Dear catcallers», elle s'est lancé le défi de poster un selfie avec chaque homme qui lui tiendrait ce genre de discours dans l'espace public, durant un mois complet. Le résultat est affligeant: en seulement 30 jours, la jeune hollandaise de 20 ans a publié un total de 24 photos. A côté de chaque cliché, l'étudiante a également pris l'habitude de noter les paroles de ses harceleurs.

«Le but de ce compte est de sensibiliser les gens quant à l'objectification de la femme, dans la vie de tous les jours», indique-t-elle en guise d'introduction.

«Tout à fait normal»

Durant l'expérience, un seul des hommes a demandé à Noa pourquoi elle le photographiait. «Ils ne sont pas méfiants, car ils trouvent ce qu'ils font tout à fait normal», a expliqué celle-ci au «Huffington Post».

Le terme «catcallers» signifie en anglais «ceux qui appellent des chats», et désigne en langage familier les individus qui se permettent de héler des femmes de manière irrespectueuse, comme si elles étaient des animaux domestiques dont on exige l'obéissance.

Le harcèlement, bientôt sanctionné?

L'initiative de Noa n'a pas tardé à attirer les yeux eberlués de la presse et des internautes: plus de 107 mille followers ont rejoint le compte de la jeune femme, ne manquant pas d'exprimer leur étonnement, dégoût ou encore compatissance avec le phénomène représenté par les clichés. De nombreuses femmes se sont d'ailleurs reconnues dans le quotidien de cette étudiante.

Dans de nombreux pays, ce genre de comportement n'est pas directement punissable, dans la mesure où il est difficile d'établir la frontière entre harcèlement de rue et séduction consentie. Mais au fur et à mesure que les témoignages des victimes du «catcalling» deviennent viraux, de timides murmures évoquent le changement tant espéré.

En Suisse, le conseiller national valaisan Matthias Reynard a récemment déposé un postulat, demandant au Conseil fédéral de présenter un rapport sur la question: la décision devrait tomber au mois de novembre 2017.

En France, Marlène Schiappa, secrétaire d'Etat chargée de l'égalité hommes-femmes, planche sur un projet de légifération du harcèlement. Ainsi qu'elle l'annonçait à la radio, au mois de septembre 2017, les auteurs de ces agressions pourraient prochainement être verbalisés: selon «France Info», elle aurait demandé à cinq parlementaires de se pencher sur la question. Leurs avis sont attendus d'ici la fin de l'année.

Du côté de la Belgique, et cela depuis trois ans, les victimes de harcèlement de rue peuvent porter plainte, ce qui expose les auteurs du délit à une amende de 100 euros, ou un an de prison dans les cas les plus graves. D'autres gouvernements étudient également la question.

Affaire à suivre...


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