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#Enough18: l'égalité salariale, c'est pour quand?

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Plus de 40 organisations se sont unies pour la manifestation du 22 septembre 2018 à Berne.

© Vanessa Cardoso

Beaucoup de femmes, forcément, mais pas seulement. Ce samedi 22 septembre 2018 à Berne, il y avait foule pour demander aux parlementaires de se montrer moins frileux et prendre position pour l’égalité salariale et contre les discriminations. Car le 24 septembre, le Conseil national vote un projet de loi pour l'égalité salariale. Une mouture, si elle passe, bien trop laxiste et diluée pour déployer des effets, selon les organisatrices de la manifestation. Valérie Borioli Sandoz, membre de la direction de Travail.Suisse, en fait partie.

Femina Le projet de loi pour l’égalité salariale, discuté ce 24 septembre au Conseil national, est-il selon vous insuffisant?
Valérie Borioli Sandoz Poser la question, c’est y répondre! Oui, il est largement insuffisant, même s’il présente un seul avantage: celui de favoriser la transparence des salaires au sein des entreprises. Le projet était déjà bien timide au départ. Il a ensuite été dilué par les commissions des deux chambres.

C’est incroyable qu’en raison d’une dizaine de messieurs conservateurs, notre pays n’arrive pas à se doter d’une loi efficace. Si ce projet dilué à l’extrême ne rencontre aucune majorité au parlement, nous serons bien peu à le regretter.

Qu’est-ce qui est le plus urgent à mettre en place?
Puisque le parlement ne fait pas son travail correctement, la prise de conscience des entreprises est primordiale. Elles doivent comprendre que choisir de se voiler la face, refuser de procéder au contrôle de l’égalité salariale, c’est une politique à court terme qui ne mène nulle part. Il est bien loin le temps où le salaire féminin était considéré comme un salaire d’appoint! Il faut donc des contrôles systématiques, réguliers, obligatoires. Et surtout, des sanctions sont nécessaires pour toutes les entreprises négligentes. Ne pas vouloir savoir est aussi criminel que de proposer un salaire plus bas à une femme, juste parce qu’elle est une femme.

Selon une étude mondiale, les femmes travaillent plus que les hommes

Quelles solutions existent aujourd’hui pour lutter contre ces inégalités? Vous évoquiez la création d’une «liste noire» des entreprises réfractaires à l’égalité salariale…
Une liste noire agit comme un coup de projecteur sur les pratiques que certaines entreprises voudraient taire, c’est un début de transparence. Dans l’immédiat, hommes et femmes peuvent consulter le Salarium, cet outil de comparaison des salaires que l’OFS met à disposition de tous, pour savoir où chacun et chacune se situe.

Salaires, harcèlement, «pink taxe»… A vouloir aborder toutes ces thématiques lors de la manifestation, ne brouille-t-on pas le message?
Le salaire est la pointe de l’iceberg, qui pèse quand même plus de 7 milliards de francs chaque année volés aux femmes. Le reste de l’iceberg, l’origine du problème, c’est le sexisme ambiant, dont les manifestations sont multiples. Il faut en parler. Ce qu’il se passe sur le marché du travail trouve son origine ailleurs, dans la mentalité de notre société vieillissante. Quand on est victime de tant de discriminations différentes seulement en raison de son sexe, il est difficile de se taire sur l’ensemble.

Les femmes en ont assez, beaucoup d’hommes aussi avec elles, et elles le disent.

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