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Emilie Bujès: l'âme cool de Visions du Réel

Emilie Bujes 1 copyright Sigfredo Haro

Emilie Bujès: «J’ai un rapport assez physique avec les films qui me touchent ou me bouleversent.»

© Sigfredo Haro

Son actu

Emilie Bujès est la nouvelle directrice artistique de Visions du Réel, Festival international de Cinéma, qui se déroule du 13 au 21 avril à Nyon. Le prix de la séance simple? 15 francs. Informations pratiques et programmation complète sur le site Internet visionsdureel.

Ce qui la dope

Les sardines. Mais pas tous les jours quand même…

Son credo

«Le mieux est l’ennemi du bien.» Je me le répète au quotidien pour m’en convaincre.

Son don inattendu

Je suis hyper forte pour rattraper des choses quand on me les lance.

Sur sa shamelist

Je ne reconnais jamais personne. Je suis mauvaise avec les visages ET avec les noms.

Rencontre

D’abord, un chiffre: 2700. C’est le nombre tentaculaire de films qu’est parvenue à regarder Emilie Bujès grâce à son «incroyable rétroplanning», en vue de Visions du Réel, le Festival international de Cinéma à Nyon. Pour vivre cette incroyable expérience de «marathonienne», la nouvelle directrice artistique du rendez-vous culturel vaudois a parcouru la planète entière. Bali, le Chili, Montréal, sans oublier l’Europe: les films visionnés viennent de partout. Seuls 174 d’entre eux ont survécu à la sélection.

Nous l’avons rencontrée au café Ex Machina à Nyon, avec une question qui nous brûlait les lèvres: le festival du documentaire nyonnais, qui fêtera ses 50 ans en 2019, n’est-il pas réservé uniquement à des passionés pointus? Emilie Bujès, qui se décrit comme une grande fan de cinéma, «spécialiste d’art contemporain» (un doux euphémisme, lorsqu’on parcourt son CV), une femme exigeante, passionnée, «têtue avec de l’humour», nous arrête tout de go dans notre raisonnement:

«Vous pouvez demander à mon équipe, je dis tout le temps «pensez sexy»!

Rendre le festival plus glamour est un enjeu important. L’aspect «trop pointu» de l’événement est une chose que je veux casser. Je souhaite aussi ouvrir les portes à un public plus jeune.»

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Des docus aux allures de fiction

Mais comment la Franco-Suisse (elle est née en Savoie et a grandi à Fribourg) compte-t-elle changer l’image du festival? Pour la trentenaire, il n’y a pas de doutes possibles: la modernisation de Visions du Réel passe également par la terminologie employée.

Même si le Festival international présente des documentaires, la programmatrice insiste: «J’ai souhaité ajouter le mot «Cinéma», avec un grand C. Oui bien sûr, on se réfère au réel, mais le twist 2018, c’est que la fiction se glisse de plus en plus dans les documentaires.» A l’image du film «Island of the Hungry Ghosts», de Gabrielle Brady (qui a suivi des requérants d’asile en souffrance). «Le genre de cinéma qui change une vie», assène-t-elle, avant de s’autoanalyser:

«J’ai un rapport assez physique avec les films qui me touchent ou me bouleversent.»

On veut en savoir plus: quel autre documentaire aller voir pour ressentir cette décharge émotionnelle? Emilie hésite, «c’est délicat, il est difficile pour moi de vous en citer un en particulier, comme les films sont en compétition.» On insiste. «Bon d’accord, on peut mentionner «Srbenka». Le film parle d’Alexandra Zec, une adolescente d’origine serbe odieusement lynchée à Zagreb durant l’attaque de la Serbie voisine, en 1991.»

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Mais comment faire, grands débutants que nous sommes nombreux à être, pour visionner tous ces coups de cœur? «Je suggérerais aux néophytes de suivre en priorité la section grand public Grand Angle, le temps fort de la semaine.» Autre idée: participer à la masterclass donnée par la cinéaste française culte Claire Simon, première femme de l’histoire du festival à être nommée conférencière. Elle présentera par ailleurs son dernier film, «Young Solitude». «Je ne peux que vous encourager à assister à la soirée d’ouverture.» Au passage, regardez la bande-annonce de «Of father and sons», une immersion dans le monde des «soldats d’Allah», et préparez les mouchoirs.

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En bref, elle résume ainsi «son» festival: «une programmation pour tous les goûts, des langages cinématographiques intenses et des thématiques sensibles» comme, par exemple, «Ladies» des réalisatrices lausannoises Stéphanie Chuat et Véronique Reymond, qui explore l’isolement des sexagénaires. Une génération rarement représentée sur grand écran.

La playlist d’Emmanuelle Antille

Mais attendez, ce n’est pas tout: la mue du festival en icône «sexy» passe également par une programmation plus festive qu’auparavant. Ainsi, durant 8 jours, les «Party Party!» (ouverts au public) promettent de faire briller le festival, avec notamment le concert des suisses de Delia Meshlir. Connu pour sa pop expérimentale et envoûtante, le trio est au casting de la bande-son du film de la Romande Emmanuelle Antille, «A Bright Light - Karen and the Process». «Un biopic en forme de journal intime de la chanteuse folk américaine Karen Dalton, méconnue du grand public mais acclamée par Bob Dylan», raconte avec enthousiasme Emilie Bujès. Visions du Réel, décidément un festival bien cool…

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