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Édito: Moins de béatitude SVP! (On n'est pas dupe...)

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«Le grand truc de ces dernières années, qu’on nous vante à coup de nombreux témoignages béats, c’est qu’on est censés s’épanouir au bureau, trouver du sens, bref que notre travail doit nous apporter quelque chose.»

© Ludovic Andral

On nous ment. Je ne suis pas de nature particulièrement parano, mais depuis que je lis plus de magazines féminins que jamais, je suis en mesure de vous le certifier. Quand il est question de job, par exemple. Le grand truc de ces dernières années, qu’on nous vante à coup de nombreux témoignages béats, c’est qu’on est censés s’épanouir au bureau, trouver du sens, bref que notre travail doit nous apporter quelque chose.

Mensonge éhonté: c’est nous qui sommes supposés apporter quelque chose à notre boss. Je ne voudrais pas jouer ma syndicaliste à deux balles, mais si on n’arrive pas à en fournir la preuve, on va être mal dans les rapports de force avec nos employeurs. Pourquoi une entreprise nous verserait-elle un salaire si c’est nous, employés, qui gagnons quelque chose à venir pointer tous les matins? A ce rythme, on va vite devoir payer, nous, pour avoir le droit de baigner huit heures par jour dans ce bonheur parfait. Quand vous allez vous épanouir au yoga, c’est vous qui versez votre écot, pas la prof qui vous rémunère, non?

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L'illusion de la douceur

Ce qui nous amène sans transition à la forme physique. Je ne voudrais pas casser le moral des débutants, mais penser qu’on va améliorer sa condition physique tout en douceur et sans douleur, dans la joie et la bonne humeur, en prenant soin de soi et en buvant des smoothies ou du thé vert, est un autre bobard très en vogue. Alors que c’est un non-sens: pour avoir par exemple un meilleur résultat aux 20 Km de Lausanne, il va falloir à l’entraînement stresser son organisme par moments brefs mais intenses, le priver d’oxygène pour la faire courte, pour qu’à force de répétitions il s’adapte et soit plus performant. Et ça fait mal, forcément. On souffre. On peut légitimement aimer ça, et on se fait sans doute du bien à moyen terme, mais dans l’instant on est très loin de l’écoute de son corps et du bien-être vantés par les articles de remise en forme sans efforts du printemps.

Faut-il transpirer un peu pour être heureux?

Bref, je proteste énergiquement contre cette fable de la douceur de vivre dans laquelle on nous noie comme dans le sirop. Et je milite pour qu’on réintroduise quelque part dans le wording des choses comme l’effort, la volonté, la sueur. C’est moins vendeur, mais c’est plus vrai.

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