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Si je vous dis «écolo», pas sûr que la première rime qui vous vienne à l’esprit soit «rigolo»! Longtemps, le terme a plutôt évoqué restrictions, interdictions et réglementations. Pour faire barrage à la pollution et aux déchets, à la destruction de l’environnement et aux bouleversements climatiques, la motivation politique et morale primait. Plus maintenant. La preuve, nous sommes de plus en plus nombreux à adopter des comportements «verts» sans toujours nous en rendre compte. Parce qu’ils nous font du bien, à nous aussi! Des exemples? Faire son marché à la ferme et en profiter pour mieux connaître ceux qui ont fait pousser la courge bio qu’on va cuisiner. Concocter certains produits de beauté entre copines pour être sûres de ce qu’il y a dedans. Se mettre au covoiturage avec des voisins, parce que ça réduit les dépenses en sous, en gaz polluants, et que c’est pratique.

«Le cliché de l’écolo-gaucho culpabilisateur, c’est fini, affirme Pierre-André Magnin, le webmaster de la plateforme d’information sur l’environnement et l’énergie des cantons romands. Tout comme l’idée que la nature se limiterait à la verdure. Les êtres vivants en font partie. Donc nous aussi!» Du coup, relève ce biologiste de formation, de plus en plus de gens ont envie de changer quelque chose. Mais sans y être contraints. «Chacun fait ce qu’il veut et ce qu’il peut.» Une preuve? Le succès de l’opération «Charte des jardins» dont il est l’un des initiateurs et qui se base sur la confiance.

Barbara Steudler, spécialiste en marketing éthique, est arrivée aux mêmes conclusions. L’association qu’elle a cofondée il y a dix ans pour promouvoir un autre mode de vie a d’ailleurs été baptisée NiceFuture. Pas un hasard. Si l’expression «développement durable» rebute – technocratique, pas franchement exaltante –, la jeune femme entend bien démontrer que, aux antipodes de cette image négative, sa réalité se traduit concrètement par une vie meilleure. «Posséder toujours plus de choses nous rend-il plus heureux? Avons-nous envie de courir tout le temps? Et après quoi?...» Pour Barbara Steudler, mieux vaut choisir la qualité plutôt que la quantité et ralentir pour mieux savourer la vie. «Regardez de quelle façon bien des gens parviennent à ce même constat. Souvent, au départ, ce n’est pas par militantisme. A mon avis, le plus grand nombre y est venu d’abord par souci de préserver sa santé. Ou par plaisir. Notamment alimentaire. C’est ça qui a redonné envie de cuisiner avec des produits du terroir, par exemple.»

La joie du partage

Emblématique de cette démarche, le mouvement Slow Food, né en Italie à la fin des années 80, a toujours associé qualité (de préférence bio), solidarité avec les petits producteurs et convivialité. Depuis, cette philosophie a gagné bien d’autres secteurs. Retrouver le plaisir de «faire ensemble», comme celui de partager, voilà indéniablement l’une des clés du succès de ce phénomène. La crise économique ne l’a pas freiné. Au contraire. Echanger des objets, les prêter ou les louer au lieu de les acheter, cela peut faire une sacrée différence dans le budget. Choisir de s’entraider pour leur redonner une nouvelle vie quand ils péclotent, aussi – au lieu de les jeter et d’en acheter de nouveaux. C’est ainsi que les Repair Cafés, nés aux Pays-Bas en 2009, essaiment actuellement dans le monde entier. Ils commencent d’ailleurs à affûter leurs outils en Suisse. A l’heure d’internet et des réseaux sociaux, il suffit d’un clic pour qu’une initiative environnementale conviviale et locale soit repérée. Et qu’elle resurgisse très rapidement à des milliers de kilomètres. Des liens sont noués, des conseils échangés. Certains mouvements disposent ainsi de chartes et/ou de modes d’emploi à l’intention de ceux qui veulent s’inspirer de leur expérience dans le monde entier.

«C’est la conjonction de deux grandes tendances contemporaines, relève Vincent Girardin, consultant et prospectiviste. D’un côté, vous avez la culture du net qui se caractérise par la mise en commun, le travail collaboratif et la gratuité.» Exemple le plus connu: Wikipédia. «De l’autre, des préoccupations écologiques qui amènent à vouloir partager pour moins gaspiller, sur une planète aux ressources limitées. S’y ajoute aussi la revendication d’une plus grande équité sociale.» Au plan politique, cette combinaison-là est notamment portée par les partisans de la décroissance.

Vers une nouvelle économie?

Alors, une vague de fond, ce mouvement écologique et solidaire? Vincent Girardin tempère: «Dans l’absolu, il est encore largement minoritaire. Mais il a cessé d’être confidentiel et ne cesse de s’étendre.» Au point que l’économie dite «traditionnelle» l’observe avec attention. Certains dénoncent même une concurrence déloyale. «La limite est parfois floue, admet Vincent Girardin. En particulier quand des professionnels profitent de l’économie collaborative.» Comme lorsque de petits hôteliers se glissent sur Airbnb, le site communautaire qui met en relation des voyageurs avec des hôtes accueillants... Dans d’autres secteurs économiques, à l’inverse, on s’inspire du mouvement et se met à penser reconversion. «Certaines entreprises commencent à envisager de louer des objets plutôt que de les vendre. Comme, pour ce faire, ces derniers devront évidemment être plus «durables», c’est une bonne nouvelle!»

Alors, une mode passagère, toutes ces initiatives? L’émergence d’une nouvelle économie qui, plus ou moins vite, trouvera sa place au sein de l’ancienne? Ou les débuts d’un changement radical? Impossible de répondre encore. Reste à scruter le net et tout ce qui se passe autour de nous...

Le cœur et les mains dans la terre

Si l’envie de cultiver vert et solidaire remonte aux années 70, elle restait marginale. Avec les réseaux sociaux, les pionniers sont désormais rejoints par vous et moi.

D’incroyables comestibles Quand on parle fruits et légumes dans une cuisine, il s’agit souvent de recette. Celle concoctée par Pam Warhurst et Mary Clear un soir de décembre 2008 avait tout d’une utopie: créer des espaces potagers accessibles à tous dans leur ville de Tordmorden (nord de l’Angleterre). Elles voulaient que les habitants de cette petite ville rongée par le chômage puissent mieux se nourrir, mais aussi promouvoir la production locale et la solidarité. La population les a suivies. Le succès a été fulgurant. Les autorités se sont ralliées au projet et, d’ici à 2018, visent l’autonomie alimentaire. Rien que ça! Baptisé «Incredible Edible», qui signifie «Incroyables Comestibles», le mouvement a pris racine en Grande-Bretagne – le prince Charles est un fan – puis dans toute l’Europe. Les bacs contenant des choux, des tomates ou des fraises qui vous ont peut-être intriguée cet été à Lausanne, Sion ou Morges en sont les premières greffes suisses. «Une amie avait repéré cette initiative sur internet et m’en a parlé: j’ai trouvé ça génial, raconte Fabienne Arnaud, aide-infirmière lausannoise qui a fait germer les «Incroyables Comestibles» dans sa ville. Ici, heureusement, il ne s’agit pas de nourrir des gens dans le besoin. Mais de redécouvrir des produits locaux, de renouer avec la nature et son rythme, d’encourager les échanges entre les habitants.» Au contraire de Sion, où les jardiniers urbains ont dû se limiter à des espaces privés faute d’accord avec les autorités, la Ville de Lausanne a soutenu le projet. La Municipalité a fourni les 85 bacs et le terreau, et de nombreuses écoles ont accueilli un minipotager.«La bonne volonté a été générale, se réjouit Fabienne Arnaud. Les bacs n’ont pas été vandalisés, des gens les ont spontanément arrosés, ont papoté en se servant de salade… Un succès!» Toujours à Lausanne, une association a été fondée (plus d’une centaine de membres) et des discussions sont en cours avec les autorités pour que les «Incroyables Comestibles» gagnent du terrain et deviennent une nouvelle habitude urbaine.
Voir www.incredible-edible.info

Des semences rares A l’aube du printemps, l’envie de planter démange. Alors pourquoi ne pas enrichir son jardin d’espèces indigènes rares, histoire de booster la biodiversité? Signataire de la Charte des jardins ou pas, un petit tour sur le site de Pro Specie Rara s’impose. Le catalogue 2014 vous ouvre ses pages, qui proposent plus de six cents sortes de semences gra-tui-tes. Le résultat du travail de centaines de jardiniers amateurs – oui, encore un réseau! La commande en ligne est réservée aux donateurs (70 fr./an), mais cette fondation organise aussi des marchés et des pépiniéristes proposent certaines semences, tout comme les Coop Brico+Loisirs.
Voir www.prospecierara.ch

Des jardins réenchantés Vous avez la chance de posséder un jardin, vous êtes donc entourée de nature. Eh bien non: ce n’est pas si évident que ça. Si la pelouse ressemble à un terrain de golf, que la haie ne sert qu’à se protéger des voisins et que l’industrie des pesticides vous dit merci, insectes, oiseaux et autres petits animaux devront aller voir ailleurs. Ce constat a amené l’association des habitants de Conches (quartier de Genève) à soutenir le projet de Charte des Jardins, imaginé par la plateforme d’information energie-environnement.ch. Pierre-André Magnin en est convaincu: «Les gens ont adhéré parce que les principes de la charte sont faciles à appliquer, qu’elle favorise les échanges entre participants et que tout le monde a été consulté.» Jusqu’au dessin du logo, choisi par eux tous. Les plaques, elles, sont fabriquées par un atelier protégé valaisan. Une seule boussole: le bon sens. Il vaut mieux, par exemple, privilégier les plantes indigènes – les papillons et les insectes locaux pourront se nourrir de leur nectar comme les autres petits animaux de leurs fruits –, laisser une petite zone «fouillis» pour permettre à des nids de s’installer, éviter l’éclairage al giorno… Depuis 2007 et ses premiers signataires, la charte, soutenue par onze communes genevoises, rassemble aujourd’hui plus de mille jardins. Aussi divers que ceux de la Mission américaine à Genève, de l’UNIL ou de la commune d’Ollon. L’initiative vient de franchir la Sarine: un quartier de Zurich suit le mouvement. L’émergence d’un réseau entre voisins que les animaux peuvent emprunter pour se déplacer!
Voir www.energie-environnement.ch/ Outre son volet «Charte des Jardins», le site rassemble une foule d’infos pratiques et d’accès facile!

Et aussi… C’est déjà demain

Slow attitude, raves antigaspi, covoiturage... actions et propositions se multiplient. Pour un soir ou au quotidien, elles modifient le paysage, nos regards et nos habitudes.

Eloge de la lenteur Qui aurait imaginé que le ras-le-bol d’un groupe de bons vivants italiens face à la malbouffe avalée à la va-vite donnerait naissance à une association internationale de plus de 100 000 adhérents? Certainement pas Carlo Petrini et ses copains, les fondateurs du mouvement Slow food. Non seulement leur combat en faveur d’une alimentation saine et éthique convainc jusqu’en Chine (six groupes adhérents à ce jour) mais leur approche est désormais présente dans bien d’autres domaines. Slow city, slow cosmetics, slow travel… Mélange d’initiatives originales et de pure récupération, la slow attitude est à la mode. Pas évident de s’y retrouver! Cette déferlante prouve en tout cas que l’idée même de la lenteur, plutôt considérée comme ringarde dans une société qui ne cesse d’accélérer, redevient séduisante. Toutes celles et tous ceux qui aiment danser le slow seront d’accord, non?

Soupe géante à Lausanne C’est à Berlin qu’en 2012 des activistes choqués par le gaspillage alimentaire ont imaginé une fête, en musique et en commun, pour déguster une soupe de légumes jugés trop petits, trop gros ou trop moches pour être vendus. Aussi bonnes l’une que l’autre, la soupe et l’idée ont depuis été apprêtées dans une soixantaine de villes d’une quinzaine de pays. Avec parfois des milliers de convives. Dans cette approche, rien de misérabiliste ni de tristounet. «Epluche si affinités», proclame ainsi la branche française. En Suisse romande, le couvert a déjà été mis à plusieurs reprises, de manière assez confidentielle. Cela devrait changer le 10 avril prochain, avec le mijotage d’une soupe géante au Flon, en plein centre de Lausanne, à l’initiative d’étudiants dont certains sont membres de Slow Food.

Location et partage, l’avenir de l’auto? Vaut-il encore la peine d’acheter sa propre voiture? En Suisse, quand on vit en ville, la question commence sérieusement à se poser. Preuve en est le succès fulgurant de la coopérative Mobility. En 1997, en Suisse alémanique, deux groupes d’une dizaine de personnes se partagent chacun une voiture avec de faire cause commune. Dix-sept ans plus tard, Mobility propose 2650 véhicules à plus de 105 000 personnes! Autre alternative à la possession: le covoiturage. Longtemps bricolée (amis, proches, collègues), cette solution s’étend désormais à des inconnus via les réseaux sociaux ou des sites spécialisés. Une occasion aussi de faire de nouvelles rencontres…

Prêt et don, créateurs du trend

La génération 2.0 réinvente le système D. A son programme: entraide, partage et joyeux bon sens. Chacun y trouve son compte. Rencontres et sourire en prime.

Le bricolage, ensemble Face à un aspirateur essoufflé ou à un mixer qui fait grève, le réflexe contemporain consiste généralement à jeter et à racheter. Mauvais pour l’environnement et pour le budget. On serait certes ravie de les réparer soi-même... Mais tout le monde n’est pas MacGyver et les professionnels se sont faits rares. Contre cette fatalité du «bien de consommation kleenex», la Fédération romande des consommateurs (FRC) a mis en place un premier «café-réparations» cet hiver, dans les locaux de la Bonne Combine, à Prilly. Le deuxième est attendu ce printemps, et l’expérience doit s’étendre prochainement à Genève. L’idée de bricoler en toute convivialité vient des Pays-Bas où Martine Postma, journaliste et écologiste, a décidé de faire se rencontrer des propriétaires d’objets mal en point et des bricoleurs bénévoles prêts à partager leur savoir. C’est ainsi que le premier Repair Café a ouvert ses portes en 2009 à Amsterdam. Le succès a été immédiat. Grâce à la mise sur pied d’une fondation et au soutien des autorités, il a gagné toutes les régions du royaume. Depuis, à la manière d’une chaîne à la mode, les Repair Cafés sont en train de tisser leur réseau dans toute l’Europe et gagnent les USA.
Voir http://repaircafe.org/ (réseau des Repair Cafés, en anglais, français, allemand)et www.frc.ch/articles/on-ne-vous-fera-plus-le-coup-de-la-panne/ (FRC)

Je donne donc je suis Un(e) ami(e) a besoin de quelque chose que l’on a et dont on peut se passer? «Cadeau», c’est évident. Avec des inconnus, en revanche… Eh bien, ça marche aussi. La preuve par le site jugaad.li lancé en 2011 par quatre Lausannois (et présent sur Facebook). Ou par les Boîtes d’échange entre voisins tendance arty apparues la même année à Genève. On y trouve de tout (doudous, CD, livres, plantes) et c’est l’occasion de rencontrer ses voisins. Vingt-deux boîtes sont en place en Suisse romande. Et plusieurs municipalités sont sur le point d’en installer, affirme Dan Acher, qui a lancé le mouvement.
Voir www.jugaad.li et, pour les boîtes d’échange, http://tako.ch/box/geneve/

Chacun son tour A l’oreille, «Pumpipumpe» (prononcer poumpipoumpé), ça a déjà un petit air sautillant et sympa. En pratique, c’est la même chose. Le principe en est simple. Vous avez l’âme prêteuse? Vous le faites savoir sur votre boîte aux lettres en y appliquant de petits autocollants design gratuits représentant les objets donc vous n’avez pas besoin tous les jours. Cela permettra à un voisin de venir vous l’emprunter quand il en aura besoin. Une autre fois, vous pourrez aller sonner chez un(e) parfait(e) inconnu(e) pour être dépannée à votre tour. D’où le nom choisi pour cette initiative imaginée par les quatre membres du collectif Meteor basé à Berne: «pumpen» est en effet le terme argot allemand pour «pomper», son homologue en français.

L’idée est née d’une évidence: nous possédons tous des outils, des appareils (ah, le shaker et ses ustentiles achetés en pleine période «cocktail» puis relégués au fond de l’armoire!), des jeux et tout un bazar que nous n’utilisons que rarement. Pourquoi ne pas en faire un usage plus rationnel en les partageant, évitant à d’autres de devoir les acheter? Et vice versa. L’avantage financier saute aux yeux. Et cela permet, en plus, de faire des rencontres dans un monde urbain trop souvent anonyme. Regain de convivialité et économie des ressources de la planète, donc.

A ses débuts, c’est par un financement participatif sur internet que «Pumpi-pumpe» a obtenu la somme (modeste) dont le projet avait besoin. Depuis l’an dernier, un prix fédéral d’écodesign et d’autres soutiens financiers permettent la poursuite d’une aventure qui plaît bien au-delà des frontières suisses. Quant à Lise Ochsenbein et Sabine Hirsig, qui créent bénévolement les vignettes à côté de leur métier de designeuse, elles élargissent encore la palette des objets à prêter.
Voir www.pumpipumpe.ch/Guigner aussi leur petite e-boutique (cartes postales, jolis fourre-tout en lin), qui sert à financer le projet.

Jardinier sur toit maison centre ville
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Nous sommes de plus en plus nombreux à adopter des gestes verts sans nous en rendre compte.

© istockphoto.com
graines alimentaires
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Pourquoi ne pas enrichir son jardin d’espèces indigènes rares?

© DR
logo noir-blanc charte des jardins
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Charte des Jardins.

© DR
logo slow city
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Slow city, slow cosmetics, slow travel…

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livre le disco soupe
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Le Slow Food.

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mobility voiture
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Le succès fulgurant de la coopérative Mobility.

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repair café amsterdam
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Le premier Repair Café a ouvert ses portes en 2009 à Amsterdam.

© DR
repair café
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Les Repair Cafés sont en train de tisser leur réseau dans toute l’Europe et gagnent les USA.

© DR
boîte échange entre voisins
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Les Boîtes d’échange entre voisins tendance arty.

© DR
capture d'écran
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Pumpipumpe (prononcer poumpipoumpé).

© DR

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