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Depuis début novembre, les tweets portant le hashtag #BeenRapedNeverReported (J’ai été violée et ne l’ai jamais dit ou #AgressionNonDenoncee) pleuvent sur le réseau social. «C’était mon mari», «J’avais confiance en mon grand-père», «J’ai mis 10 ans à comprendre que ce n’était pas ma faute», «J’avais bu et j’étais trop terrifiée pour me battre», «C’était mon premier petit ami», etc.

Deux journalistes canadiennes, Sue Montgomery et Antonia Zerbisias, sont à l’origine de cette action. Les deux femmes ont été profondément écoeurées par les réactions ayant suivies l’affaire du viol d’octobre 2006 impliquant un animateur canadien vedette, Jian Ghomeshi. Les victimes ayant dénoncé l’agresseur se sont vu interpellées violemment et insultées sur les réseaux sociaux. On leur reprochait notamment de ne pas en avoir parlé plus tôt (les faits remontant aux années 2000) et l’on ne se gênait pas pour sous-entendre qu’elles entreprenaient ces démarches dans le but de s’enrichir.

Agressée sexuellement à 21 ans

«Moi, je savais très bien pourquoi elles avaient choisi de garder le silence, explique Sue Montgomery à «Madame Figaro». J’ai contacté une consoeur à Toronto via Facebook (Antonia Zerbisias) en lui suggérant de créer une liste de toutes les femmes violées qui n’avaient jamais dénoncé leur agresseur. J’ai proposé de mettre mon nom en haut de cette liste. Elle a acquiescé, puis suggéré le hashtag.» A 21 ans, un agent de bord de la compagnie aérienne pour laquelle elle travaillait l’été a violé Sue dans une chambre d’hôtel. Elle en parle à sa famille, mais son grand-père la menace de la frapper si elle ne se tait pas. «Je croyais que c’était de ma faute, que je perdrais mon emploi si je le dénonçais. J’ai appris plus tard que je n’étais pas la seule victime», poursuit Sue.

Pour les deux journalistes, le hashtag sert également à en finir avec le mythe du violeur inconnu croisé dans une ruelle obscure. «La majorité du temps, nous connaissons notre agresseur, et c'est extrêmement difficile d'admettre qu'une personne qu'on aime et qu'on respecte, avec qui l'on travaille, avec qui l'on fait la fête, puisse nous causer des blessures aussi profondes, explique Sue Montgomery. En le dénonçant à haute voix, cela nous ramène à la réalité.»

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