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Les stratégies à adopter face à un enfant tyrannique

Enfants Tyranniques

Les enfants tyranniques sont des enfants anxieux qui développent des phobies sociales, des addictions aux écrans, des TOC, un trouble de déficit d'attention hyperactivité (TDAH) avec une difficulté à gérer leurs émotions.

© Nkarol/Istock.com

Le centre hospitalier universitaire de Montpellier qui a ouvert en 2015 une consultation dédiée aux parents d'enfants tyranniques présente les premiers résultats d'une étude qui a suivi une cinquantaine de familles en leur apprenant des stratégies de résistance pour désamorcer les violences.

Contrairement aux idées reçues, l'enfant tyrannique est plutôt inhibé lors qu'il se trouve hors de chez lui. Les crises de colère, les violences verbales et ou physiques, les provocations ou menaces de fugue ou de suicide se jouent dans le huis clos du domicile familial. Les premiers signes peuvent débuter à la fin de la petite enfance, explique Nathalie Franc, pédopsychiatre au centre hospitalier universitaire (CHU) de Montpellier.

Les enfants anxieux ont des phobies

Une équipe de pédopsychiatres y a lancé il y a deux ans une étude pilote pour comprendre les facteurs de risques qui pourraient expliquer ce basculement de l'autorité au sein des familles. Les premiers résultats feront l'objet d'une présentation lors des Entretiens de Bichat 2017, lieu de rencontre entre les professionnels de médecine, en octobre 2017 à Paris.

Les enfants tyranniques sont le plus souvent des enfants anxieux qui développent des phobies sociales, des addictions aux écrans ou des TOC (troubles obsessionnels compulsifs). Certains présentent un trouble de déficit d'attention hyperactivité (TDAH) avec une difficulté à gérer leurs émotions. Leur niveau cognitif est souvent plus élevé que la moyenne. A l'adolescence, ils s'absentent de l'école. Ils sont donc à différencier des enfants difficiles ou colériques qui ne deviendront pas pour autant tyran.

Le fait d'être enfant unique, adopté ou d'avoir eu une maladie somatique dans la petite enfance augmente aussi le risque chez ces enfants, constate Nathalie Franc.

Aide aux parents soumis

Deuxièmement, l'étude montre que la prise de contrôle par l'enfant maltraitant fonctionne face à un profil type de parents qui ont tendance à la surprotection. Ils sont dans la majorité des cas d'un âge plus élevé, appartiennent à un niveau socio-économique élevé et sont hypersensibilisés aux besoins de l'enfant. Ils sont victimes de dépression ou de maladies somatiques.

Sans surprise, l'enfant tyrannique a tendance à refuser les traitements. Face à ce manque de coopération, les équipes de soignants ont développé des protocoles destinés aux parents devenus soumis visant à «reprogrammer» la relation.

Il s'agit d'un programme «d'Entrainement aux habiletés parentales» qui utilise des stratégies de résistance non violente et appliquées par le professeur Haïm Hoder, professeur de psychologie à l’Université de Tel-Aviv, en Israël. Ce programme a montré son efficacité dans des populations d'enfants et d'adolescents ayant des conduites à risque et des troubles du comportement.

Retour de la confiance

A raison de 13 séances, les parents apprennent concrètement à ne plus entrer dans l'escalade de violence, ne plus réagir à chaud. «On leur apprend à s'isoler et à communiquer avec leur enfant quand ce dernier est calme pour éviter les dérapages». Pour cela, les parents doivent au préalable identifier le fonctionnement de leur enfant et leur propre réponse. Ensuite, la pédagogie cible la gestion des crises de colère et l'importance de prendre soin d'eux soi en tant que parent.

«Depuis que nous suivons ces familles, nous avons constaté que les parents ont retrouvé confiance en eux, qu'ils recommencent à faire des choses pour leur propre bien-être, se culpabilisent moins et arrivent à parler des faits et gestes de leurs enfants à des tiers», s'enthousiasme Nathalie Franc. «Le fait de sortir du secret est très bénéfique, car l'enfant est sensible au regard qu'on porte sur lui».

Cette première initiative trouve actuellement écho auprès d'autres hôpitaux en France, qui s'intéressent à des suivis similaires. Le CHU de Marseille, celui de Bordeaux et l'hôpital Robert-Debré à Paris devraient être les prochains établissements de santé à proposer des consultations dédiées aux parents d'enfants tyranniques.


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