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Mais pas de panique: ça peut très bien se passer. Surtout si l’on suit les conseils d’Isabel Pérez, coach scolaire à Lausanne.

Pour affronter sereinement la rentrée, rien ne vaut une rencontre avec Isabel Pérez. Pendant une dizaine d’années, cette jeune femme a été enseignante et médiatrice scolaire dans le canton de Vaud. Désormais, elle accompagne enfants et adolescents – et parfois leurs parents – en difficulté à l’école. Auteure de Mon enfant réussit sa scolarité (Ed. Favre, 2011), elle nous livre ici ses conseils pour éviter ou surmonter les embûches que l’on peut rencontrer pendant une année scolaire. Mais, assure-t-elle, «il ne faut jamais oublier que la plupart des enfants se débrouillent très bien!» Ouf!

1. Fixer des règles de vie

Sommeil suffisant, alimentation régulière et équilibrée, limitation des distractions cathodiques ou on line, voici le cadre indispensable à une bonne vie scolaire. Bon, il ne s’agit pas de transformer votre home sweet home en camp de préparation spartiate pour futurs médaillés de l’enseignement, mais simplement de créer un environnement propice à l’exercice des neurones. Vous rencontrez de la résistance? «Il y a des choses qui ne se négocient pas, rappelle Isabel Pérez. On n’a pas à tout expliquer, à tout justifier!»Donc, coucher à 22 heures au plus tard la veille d’un jour d’école, «même ceux qui sont en 9e!» On ne transige pas non plus sur la prise en commun d’au moins un repas par jour. En ce qui concerne le petit-déjeuner, si vraiment il ne «passe» pas, on le remplace par un en-cas pour les dix-heures. «Couper des fruits et les mettre dans un Tupperware, même les plus occupés des parents y arrivent», déclare Isabel Pérez. Quant aux ordinateurs et téléviseurs, on les bannit des chambres à coucher (ou on ne les y autorise que pour un temps limité). «En semaine, pas plus d’un épisode de série par jour», recommande la coach scolaire. Quant au travail pour lequel l’ordinateur est «in-dis-pen-sable, je t’assure!» Isabel Pérez suggère de demander à chaque fois de voir le résultat des recherches…

2. Laisser l’école à sa place

«C’est la même chose que pour la vie professionnelle, affirme Isabel Pérez, les problèmes ne doivent pas parasiter toute l’existence.» Réservez donc un moment de la journée – ou de la semaine – pour parler leçons, soucis et difficultés. Cela permet d’éviter que tout le monde ne s’en mêle, des grands-parents aux parrains/marraines en passant par les amis. La plupart du temps, une mobilisation générale n’aboutit qu’à la confusion. En plus, selon la coach, «au bout d’un moment, on tourne en rond et on a l’impression qu’il n’y a aucune solution». Les anecdotes, potins et récits du jour sont eux, évidemment, les bienvenus autour de la table! Isabel Pérez prône la même retenue en ce qui concerne les cahiers de vacances et les jeux éducatifs: «Attention à la surdose, mieux vaut trouver des occasions d’apprendre ou de réviser dans la vie quotidienne.» Comme, par exemple, en faisant calculer aux enfants le montant des courses, en leur demandant de lire les panneaux routiers, les horaires… Si nécessaire, prévoir quelques heures de cours bien ciblés avant la rentrée plutôt que de bûcher tout l’été.

3. Limiter les hobbies

«Je veux faire de la danse, du football, du patin, du violon…» A la rentrée, beaucoup d’enfants débordent d’envies. Ils persistent? Très bien. Il y a tout de même quelques précautions à prendre. Comme de ne pas surcharger leurs agendas. «Il ne faut jamais oublier, rappelle Isabel Pérez, que les activités sportives ou culturelles demandent un investissement important de la part de l’enfant. En semaine et parfois aussi le week-end.» Et si les envies varient, ce n’est pas forcément le signe d’un caractère instable. Mais simplement de la curiosité, un goût de la découverte. Mieux vaut néanmoins opter pour une période d’essai. «Un an au minimum et on s’y tient», préconise la coach scolaire. Précaution à ne pas oublier: louer le matériel plutôt que de l’acheter. C’est nettement plus économique quand on passe, par exemple, du piano au judo. S’assurer que l’enfant dispose de périodes où il n’a rien à faire. «Ces moments permettent la réflexion, stimulent l’imagination, la créativité, c’est très important!» souligne Isabel Pérez.

4. Réagir sans attendre

Les carnets – que l’on scrute évidemment attentivement – ne sont pas les seuls indices d’une mauvaise passe. Un enfant qui, pour toutes sortes de raisons, ne se sent pas bien en classe, peut le manifester par des maux de tête ou de ventre, des vomissements ou une perte d’appétit. «Face à de tels symptômes, il faut tout de suite tenter de comprendre ce qui se passe, conseille Isabel Pérez. Faire l’autruche est la pire des réactions possibles.»Une réaction rapide s’impose également face à de mauvais résultats. «Bien sûr, on tient compte d’une période d’adaptation en tout début d’année, mais si cela persiste, affirme la coach, il faut immédiatement réagir.» Et ne pas attendre le printemps pour essayer de pallier des manques avant la dernière ligne droite de la fin de l’année.

5. Soutenir. Pas décourager

Evidemment, on vérifie les devoirs et, si nécessaire, on donne un coup demain. Mais parfois, cela ne suffit pas. «La plupart des enfants en difficulté n’ont besoin que d’une béquille temporaire», assure Isabel Pérez. Aucune raison donc de leur faire ingurgiter une double dose de cours. «Si on fait de tout, c’est le plus sûr moyen pour que rien ne soit fait!» Avec aussi le risque que les écoliers en surrégime soient trop fatigués pour suivre correctement en classe. Sans parler des effets dévastateurs du message sous-entendu: «T’es mauvais en tout!» Le plus efficace: se concentrer d’abord sur la matière la plus faible. Parfois, l’aide d’un proche (parent, cousin, ami) ou d’un étudiant suffira. Mais si aucune amélioration ne se manifeste, c’est peut-être le moment d’envisager un soutien professionnel, hors du cadre familial. Sans oublier que cette activité, très à la mode, est devenue un marché. Isabel Pérez met donc en garde: «Evitez les programmes qui ne misent que sur le bachotage!»

6. Oser demander conseil

Isabel Pérez constate que de nombreux parents hésitent trop souvent à établir des contacts avec ceux qui peuvent les renseigner sur les progrès de leurs enfants ou sur les problèmes qu’ils rencontrent. D’habitude, on a le – bon – réflexe de faire connaissance avec les enseignants au moment de la première rentrée. C’est une habitude à conserver. Ne «courbez» pas les soirées de classe, ni les rendez-vous proposés par les enseignants. N’oubliez pas non plus que le cabinet des pédiatres est un lieu idéal pour faire le point et pas seulement sur la santé physique. «La pression sociale est de plus en plus forte autour de l’école. En même temps, on parle de plus en plus des troubles qui peuvent affecter l’apprentissage comme la dyslexie ou d’hyperactivité. Résultat, les parents s’angoissent très vite. Les pédiatres sont les mieux à même de les rassurer ou, si c’est nécessaire, de les orienter vers les spécialistes adéquats.»

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