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Moi, élever mes enfants comme mes parents l’ont fait? Jamais!» Megan Fox, 28 ans, est du genre à s’exprimer sans détour. Plus petite qu’on l’imagine à la voir au cinéma (1 m 63), elle est aussi plus mature, plus mordante dans son expression. Chose rare à Hollywood: elle refuse la langue de bois. Aujourd’hui maman de deux garçons, Noah, 2 ans, et Bodhi, 8 mois, l’actrice fait tout pour oublier son enfance: «J’ai grandi au cœur de la région la plus religieuse d’Amérique, dans le Tennessee, et mes parents suivaient les enseignements de l’Eglise à la lettre. Dire que j’étais impatiente de quitter tout ça pour la Californie est un euphémisme. J’ai commencé à bosser comme mannequin à 13 ans, pour gagner de l’argent et économiser de quoi m’acheter un aller simple pour Los Angeles. Et à 17 ans, j’ai décidé de finir ma scolarité par correspondance pour tenter ma chance à Hollywood. J’étais pressée de m’éloigner!»

Megan a 5 ans lorsque ses parents, Gloria Darlène et Franklin Fox, divorcent. Elle connaît ensuite la même éducation stricte avec son beau-père, Tony Tonachio. La famille reconstituée déménage en Floride, déstabilisant un peu plus celle qui est déjà bien solitaire. En classe, elle n’avait aucune amie et allait jusqu’à s’enfermer dans les toilettes à l’heure du déjeuner plutôt que de subir les moqueries de ses camarades dans la cafétéria de l’établissement. «Si je me mettais à une table avec les autres, je me prenais des bols de ketchup sur la tête. J’étais le bouc émissaire.»

De retour à la maison, l’existence n’était pas plus simple: «Je n’avais pas le droit d’inviter des jeunes de mon âge, encore moins d’avoir un petit copain. Mes seuls échappatoires étaient la danse, la natation, puis les cours d’arts dramatiques. Jouer la comédie m’a permis dès l’adolescence de fuir mon quotidien en m’imaginant une autre vie.»

Ma sœur, mon soleil

D’une voix douce, presque hésitante, la jeune comédienne nuance: même si les moments de joie en famille étaient rares, elle n’était pas «Cosette face aux Thénardier». «Je fréquentais des écoles catholiques où les règles étaient strictes. Mais j’ai compris avec les années que mes parents ne pensaient pas à mal. Ils croyaient me protéger et former ma personnalité en étant sévères.» Sa grande sœur, Kristi, était sa seule confidente. «Elle a toujours été mon soleil. Face aux orages, c’est elle qui m’aidait à garder le sourire. Comme elle a douze ans de plus que moi, elle était plus qu’une grande sœur: presque une seconde maman. Elle m’épaulait et me montrait le chemin à suivre. C’est avec elle que j’ai vu «Le magicien d’Oz», à 3 ans! C’est mon premier souvenir de film et la naissance de mon rêve d’être comédienne.»

Même si elle garde de mauvais souvenirs de son éducation catholique, l’actrice n’a pas pour autant tourné le dos à la religion ou, comme elle préfère l’appeler, à «la spiritualité». «Mes parents m’ont enseigné que l’on est toujours en sécurité dans les bras de Dieu. D’une certaine manière, c’est gravé dans mon esprit. Pas forcément comme le Dieu de la Bible, mais comme un être supérieur, créateur de l’univers.»

Du film «Les tortues Ninja», actuellement à l’affiche en Suisse romande, Megan avoue qu’il est pour elle une sorte de petite madeleine de Proust. «Sans que j’aie jamais su pourquoi, le dessin animé de ces tortues aux superpouvoirs était le seul feuilleton que j’avais le droit de regarder à la maison. Sa simple évocation suffit à me ramener à l’enfance.» Une enfance avec peu de télévision donc, pas de cinéma, aucune sortie entre jeunes... sauf ces fois où elle s’échappait en cachette, avec la complicité de sa sœur aînée. «Je faisais le mur ou trouvais des excuses. Regarder «Les tortues Ninja» est un de mes rares souvenirs familiaux agréables. Alors quand on m’a proposé d’incarner la journaliste April, la copine des tortues, je n’ai pas hésité une seconde. Et cela va aussi me permettre d’avoir un DVD à montrer à mes garçons quand, dans quelques années, ils voudront voir leur maman à l’écran. Car pour voir mes films précédents ils devront être bien plus grands...»

D’une enfance l’autre

Si elle s’est mariée en 2010 avec Brian Austin Green, l’acteur de «Beverly Hills», série culte de la fin des années 90, tous deux vivent ensemble depuis près de 10 ans. «La force de notre couple, c’est que nous avons déjà tout traversé ensemble, y compris une courte séparation. Aujourd’hui, nous nous aimons plus que jamais, et formons une équipe pour nous occuper de nos bébés. Heureusement d’ailleurs que Brian partage ma vision de la famille car nous n’avons plus beaucoup de temps pour nous deux.»

Durant le tournage des «Tortues Ninja», c’est Brian qui changeait les couches, organisait les biberons et surveillait la sieste dans la caravane qui servait de loge à l’actrice. «Le plus dur pour mon mari c’est le manque de sexe, confie Megan Fox avec un naturel désarmant. Noah dort entre nous dans le lit et bébé est juste à côté de moi dans la même pièce. Brian a Bodhi dans les bras pendant que je m’occupe de Noah, et vice versa. On rêve de passer une nuit en amoureux dans un hôtel, après que les enfants se seront endormis, pour se retrouver comme avant… Mais cela n’a pas encore été possible.»

Aucun regret cependant pour la comédienne, qui tenait à avoir ses enfants coup sur coup. «Moi qui, dans mon enfance, n’avais personne de mon âge avec qui partager le bon comme le mauvais, j’espère apprendre à mes garçons à être là l’un pour l’autre, plus tard.» Ce qui la réjouit, c’est que les deux frères semblent déjà soudés: «Bodhi a découvert ses pieds il y a quelques semaines et refuse de les lâcher, tandis que Noah voudrait bien avoir un échange avec lui. Parfois, lorsque son petit frère pleure, Noah essaye de le tenir dans ses bras en lui disant «chut»… Et moi j’ai les larmes aux yeux de bonheur en voyant ça. On m’a prévenue que deux frères se battent beaucoup à l’adolescence, mais je me dis qu’ils vont aussi se construire des souvenirs inoubliables à deux.»

Si Megan se refuse à être aussi sévère que ses parents l’étaient avec elle, elle emprunte tout de même quelques principes à sa propre éducation: «Ils n’ont pas le droit de regarder la télévision. Mon mari et moi choisissons des films et dessins animés pour eux. Je refuse de les abrutir avec des programmes en boucle sur le petit écran... Je sais bien que je ne pourrai pas le leur interdire éternellement, ajoute-t-elle, mais j’espère tenir le plus longtemps possible. Mon objectif: ni télé, ni ordinateur, ni téléphone portable jusqu’à leurs 12 ans.»

Tout ramène toujours à l’enfance, au fond. Celle qu’on a eue, celle qu’on a rêvée, celle que l’on rêve pour ses enfants... De son propre aveu, la maternité a changé de fond en comble sa vie de «fille la plus sexy d’Hollywood», titre qu’elle avait remporté plusieurs années d’affilée. D’abord parce que «je ne me trouve rien de sexy lorsque mon bébé me fait pipi dessus tandis que je lui change sa couche», se moque-t-elle. Ensuite parce que «moi qui n’ai jamais été terriblement ambitieuse, je suis moins obsédée par ma carrière.» A défaut d’être femme au foyer – ce qui ne serait pas pour lui déplaire – celle qui est passée avec bonheur du rôle de bimbo à celui de maman se verrait bien «tourner un film par an. Si possible à Los Angeles, pour être à la maison tous les soirs.»

Curriculum vitae

  • 1986 Elle naît le 16 mai à Oak Ridge, petite ville du Tennessee.
  • 2007 Coqueluche de l’Amérique pour son rôle dans «Transformers », avec Shia La-Beouf, les médias la surnomment «la nouvelle Angelina Jolie».
  • 2012 Naissance de Noah, son premier fils, le 27 septembre. «C’est le jour où ma vie a changé pour toujours».

Ses désirs en questions

Son rêve d’enfance Je voulais épouser Michelangelo, l’une des tortues Ninja. C’est le plus cool de la bande: il se moque de ce qu’on pense de lui, il ne cherche pas à être le chef, a un grand cœur et s’accepte comme il est. Et vous savez quoi? J’ai épousé mon Michelangelo car Brian (Austin Green) est exactement comme ça: un homme avec un cœur immense qui m’aime comme je suis… même sans maquillage, au saut du lit.

Son rêve d’adolescence Hollywood! J’étais prête à tous les sacrifices pour y réussir. Une fois sur place, j’ai vite compris que le show-biz était dirigé par une bande d’hommes âgés avides de pouvoir et que, pour réussir, il me fallait adopter une image de fille sexy. J’ai appris à jouer leur jeu pour mieux les contrôler.

Son rêve de femme Que les filles des jeunes générations arrêtent de se sentir victimes, justement. Une fille peut être forte. Elle peut réussir sa carrière et avoir les hommes à ses pieds. Quand je bosse, je refuse de flirter avec mes partenaires. Par besoin de respect mutuel. Toute femme peut adapter ce principe sur son lieu de travail: cela vous rend plus forte.

Son rêve de mère Avoir quatre mains! Je ne veux pas laisser de côté Noah, qui a 2 ans, sous prétexte que je m’occupe de mon bébé Bodhi. Je cherche toujours à l’impliquer. En même temps, chacun doit avoir 100% de mon attention. C’est une lutte permanente dans ma tête pour qu’aucun ne se croie délaissé.

Son rêve d’actrice J’ai acheté les droits de «Fathom», une des rares BD avec une fille pour super-héros. Je suis une fan de bandes-dessinées et j’adorais Michael Turner, son créateur. Depuis des années, je me bats pour produire ce film qui demande un grand réalisateur, du type James Cameron, car tout se déroule sous la mer. Dans la BD, cette héroïne a une vingtaine d’années. Si je ne veux pas être trop vieille pour l’incarner, je dois faire vite.

WireImage/getty
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