Manon Schick, ange de choc

Au café du Simplon à Lausanne où elle nous a donné rendez-vous, Manon Schick surgit soudain dans l’obscurité. On l’imagine ainsi, la directrice d’Amnesty International Suisse: en mouvement. «Je ne suis pas si souvent en voyage», rectifie-t-elle. Il y a quelques jours, pourtant, la jeune femme de 39 ans était à Moscou, face à des officiels russes, histoire d’aborder les thèmes qui fâchent: homosexualité, liberté d’expression, droit aux rassemblements. Quelques tensions ont figuré au programme, mais pour cette ancienne journaliste de «L’illustré», monter au front est un héritage de l’adolescence: «Les autres se rebellaient contre leurs parents, moi je me demandais pourquoi personne ne s’indignait contre les injustices.»

A 13 ans, la gamine de Lausanne collait des étiquettes anti-apartheid sur les ananas d’Afrique du Sud, au supermarché du coin… Manon Schick sait heureusement maintenir un espace de vie privée à l’écart des champs de bataille géopolitiques. Elle garde pour elle le nom de son compagnon, «musicien de jazz». Pratique «en secret» la pétanque avec ses amis. Et pendant ses nombreux trajets en train vers Berne, il y a toujours ce miracle qui lui fait décoller les yeux de son ordinateur. «La traversée de Lavaux, c’est ma petite retraite spirituelle.» Qu’importe si en plus d’être contemplative, elle ne rentre pas dans le moule du militantisme bobo. «On me reproche souvent de ne pas être végétarienne. Désolée, mais rien ne vaut un saucisson en apéro!»

Son astuce beauté

«Dormir. Plus efficace que n’importe quelle crème! On est pétillant et d’attaque pour le lendemain. Sinon, je mange sainement, salades et légumes bio, et j’évite les sucreries sauf... le chocolat noir.»

Sa chanson

«Ado, j’étais fan de Jean-Jacques Goldman. «Né en 17 à Leidenstadt»est clairement ma préférée. Et tant pis si mes amis se moquent souvent de mon esprit groupie…»

Son péché

«La gourmandise… Oui j’avoue, c’est ma faiblesse, je me laisse toujours tenter par un petit steak tartare.»

Sa signature

«Parce qu’une vidéo est plus accessible qu’un long texte, j’ai imaginé «La Minute de Manon». Il s’agit d’une série de clips postés sur YouTube dans lesquels je commente l’actualité.»

Sa bible

«Ce pourrait être les œuvres complètes du Sud-Africain André Brink, l’auteur du best-seller «Une saison blanche et sèche». Sa voix fait partie de celles qui m’ont le plus marquée.»

Son modèle

«Aung San Suu Kyi, la fameuse Dame de Rangoon. Venue à Berne après sa libération, elle a tenu à couper le cordon de la sécurité pour venir parler à ses soutiens. J’étais parmi eux! Un moment inoubliable.»

En conférence

Manon Schick participera à un cycle de conférences sur la prévoyance, organisé par Swisscanto, les banques cantonales et Femina. Renseignements prochainement sur notre site.