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Elle aurait pu s’appeler Jennifer Joanna Anastassakis. Mais le destin avait d’autres projets en tête. Et même un nom de scène pour elle: Jennifer Aniston. «Avec une mère et un père tous fascinés par le showbiz, admet la star américaine, je devais avoir des gènes de comédienne en moi. Mais il m’a fallu arriver à l’adolescence pour l’admettre. Ce n’est pas faute d’avoir été bercée tout près des sunlights, pourtant.

Ses premières années, l’actrice les passe à Sherman Oaks, un quartier de Los Angeles au cœur des grands studios de cinéma comme Universal, Warner et Disney. Ses parents multiplient les petits rôles dans des séries télé. «Avant ma naissance, maman a tourné dans «Les mystères de l’Ouest» alors que papa est apparu dans un épisode de «Mission impossible», raconte l’actrice américaine. Mais autant mon père était frustré de ne pas jouer davantage, autant maman voulait une famille plutôt qu’une carrière à Hollywood.»

Ainsi, dès la venue au monde de Jennifer, Nancy Dow arrête de courir les auditions pour se consacrer à son bébé. John Aniston – né Yannis Anastassakis à Chania, en Crète – suit des études de médecine dans le but de toucher un salaire régulier dans un hôpital qui paierait les factures de sa petite famille. De cette époque, Jennifer Aniston dit ne garder «aucun mauvais souvenir», car «même si nous vivions de manière modeste, mes parents étaient heureux et unis», confie-t-elle. Parmi les moments les plus forts qu’elle garde en mémoire figurent «les éclats de rire à la maison car papa adorait raconter des blagues». Un père chéri qui la fascinait: «Il mesurait plus de 1m84, aussi je le voyais comme un géant, fort, musclé et imposant. Mais aussi doux et tellement drôle!»

Retour en Grèce

Jennifer a 8 ans lorsque John Aniston, las de galérer, décide de quitter Hollywood et de partir à la recherche d’un nouveau départ. L’acteur emmène femme et enfant en Grèce, son pays natal. La famille n’y restera qu’un an. Avant de rentrer en Amérique, où l’agent de John lui a enfin décroché un rôle régulier à la télévision dans un feuilleton quotidien tourné à New York. A partir des années 80, le père de Jennifer ne cessera plus de travailler. On l’a vu au générique de séries allant de «Star Trek» à «Gilmore Girls» en passant par «West Wing». John Aniston est surtout connu pour le rôle de Victor Kiriakis qu’il tient dans «Des jours et des vies», soap opera diffusé chaque matin sur France 2 et dont il a tourné plus de 2100 épisodes à ce jour. «Je n’avais pas le droit de regarder la télé, mais je trouvais des moyens de contourner cet interdit, se souvient sa fille, devenue à son tour une star. J’étais fière d’avoir un père acteur.»

Mais le bonheur à New York sera de courte durée. Du jour au lendemain et sans aucune explication, John Aniston sort de la vie de sa fille. Jennifer n’a alors que 9 ans. Il faudra à cette dernière attendre plus d’un an avant de le revoir et de comprendre qu’il a refait sa vie avec une autre femme. Pour l’actrice, la séparation de ses parents reste l’un des plus grands chocs de son enfance. «C’était assez horrible, reconnaîtra-t-elle des années plus tard lors d’une interview à la télévision américaine. Je suis rentrée à la maison après un anniversaire et mon père était parti avec toutes ses affaires.»

Assise dans son fauteuil dans la suite d’un palace de West Hollywood pour cette rencontre exclusive avec Femina, Jennifer Aniston glisse: «Aujourd’hui, le cinéma peut m’aider à exorciser certaines choses de mon passé.» Elle fait référence à son film «La rupture», sorti en 2006 et où elle donnait la réplique à Vince Vaughn. «Cette comédie était pour moi simplement une belle histoire sur un couple qui se sépare et je me suis dit que j’avais une certaine connaissance du sujet. Les producteurs n’osaient pas me proposer le scénario alors que c’était pour moi le meilleur moyen de tourner la page sur mon passé et d’aller de l’avant.»

La comédienne ne fait pas un secret de ses relations difficiles avec sa mère. «Elle a toujours été une femme sublime et, à ses yeux, j’étais un vilain petit canard dyslexique.» Lorsque Jennifer est devenue célèbre en incarnant Rachel dans «Friends», Nancy Dow a profité de cette opportunité pour écrire un livre peu flatteur sur sa fille et pour faire des confidences embarrassantes au sujet de la jeunesse de la star dans les médias américains. Une trahison que Jennifer Aniston n’a jamais pardonnée: «Je ne me suis jamais trouvée belle, ni séduisante, mais je sais pourquoi, et il m’a fallu des années pour m’accepter. Aujourd’hui, j’ai fait la paix avec moi-même et mon passé; c’est déjà beaucoup.» C’est d’ailleurs sans maquillage et avec des kilos superflus qu’elle a décidé de se montrer dans «Cake», son nouveau film dramatique – qui sort mi-avril en DVD et Blue-Ray en Suisse. P our briser sa fausse image de belle blonde drôle. «J’y incarne Claire Simmons qui, à la suite d’un grave accident, devient accro aux médicaments antidouleur. Interpréter une femme qui souffre de maux chroniques m’a ouvert les yeux. A force de rechercher à comprendre la douleur physique de mon personnage, j’ai commencé à ressentir des petits bobos sur mon corps. C’est donc bien la preuve que le psychique joue aussi une grande part dans notre souffrance.» Pour la première fois de l’entretien, les yeux de l’actrice se mettent à pétiller et ses gestes rapides prouvent sa passion pour ce rôle enfin différent.

Si elle ne tourne pas le dos aux comédies qui ont fait son succès et sa fortune, Jennifer Aniston espère, à l’avenir, alterner film drôle et rôle dramatique. «Papa m’a appris à apprécier ma réussite, mais aussi à rechercher constamment un nouveau challenge.»

Un ange à son bras

Son père, encore et toujours son modèle. Mais aussi sa grand-mère, Joanna: «Elle était la vraie cheffe de toute la famille. Elle a émigré de Crète avec mari et enfants lorsque mon père avait 10 ans pour ouvrir un petit snack local dans un village de Pennsylvanie, Eddytown. Je me souviens d’une femme forte, déterminée mais aussi à la peau douce qu’elle entretenait en se massant avec de l’huile d’olive tous les jours.»

Lorsqu’on lui demande si c’est la guerre froide qu’elle entretient avec sa mère qui l’aurait découragée de fonder sa propre famille, Jennifer Aniston refuse de répondre: «Je suis un personnage public, mais j’aspire à garder certains détails de ma vie dans mon jardin secret.» Voilà une blessure qui n’est toujours pas cicatrisée. «Si je dois être maman, ce sera mon destin. Mais je suis déjà très heureuse car il y a beaucoup d’enfants autour de moi. Et cela me convient car je profite des meilleurs moments d’un bébé sans les inconvénients, comme devoir me lever en pleine nuit (rires). Mais je sais très bien changer les couches!»

A 46 ans, Jennifer Aniston a – enfin – atteint l’âge du bonheur. Après une succession d’échecs amoureux, dont un mariage très médiatique de cinq ans avec Brad Pitt, elle espère avoir trouvé l’amour de sa vie en la personne de Justin Theroux, héros de la série «The Leftovers»: «Ma seule manière de parler de lui c’est de dire qu’un ange a dû mettre Justin sur mon chemin. Et, comme pour toutes les bonnes choses, moins j’en parle, mieux c’est!»

Curriculum vitae

1969 Naissance à Los Angeles, le 11 février.

2000 Le 29 juillet, elle se marie avec Brad Pitt. Puis, quelques semaines plus tard, change son nom pour Jennifer Pitt.

2003 Son apothéose professionnelle: l’actrice tourne la sitcom «Friends» et, pour le cinéma, «Bruce tout-puissant» et «Polly et moi», totalisant plus de 30 millions de dollars de cachet en 12 mois.

Questions d’enfance

L’odeur de mon enfance Celle des plages de Californie. J’ai passé des années à vivre dans un quartier très loin de l’océan. A chaque fois que je me rendais sur une plage, vers Malibu par exemple, c’était le bonheur. Il y a une odeur particulière dans ce coin, mélange d‘embruns marins avec le parfum de la végétation du sud de l’Etat faite de cactus et de cyprès.

Le légume que je détestais Les choux de Bruxelles. Je détestais ça. Leur simple odeur dans la cuisine me donnait envie de m’enfermer dans ma chambre! Aujourd’hui, on met ces choux à toutes les sauces, dans les plats chauds comme dans les salades, car on leur attribue des propriétés extraordinaires pour la santé. Même moi, je me suis mise à en manger, même si cela me rappelle de mauvais souvenirs.

Mon dessert enchanteur Les gâteaux au chocolat. J’adore le chocolat sous toutes ses formes. Je suis une vraie gourmande. On peut facilement m’acheter avec un bon dessert chocolaté (rires).

Mon premier amour Un comédien de New York (ndlr: Daniel McDonald, vu dans la série «Les experts à Miami»). J’avais 25 ans. Il représentait tout pour moi. Mais nous étions trop jeunes et moi stupide.

Mes premières vacances Mon premier souvenir de vacances, c’est la Grèce, à 8 ans. J’y suis restée une année entière car mes parents avaient décidé de s’installer dans le pays natal de papa. Mais un an plus tard, nous sommes retournés vivre à New York.

Mon jouet favori Un ourson blanc en peluche que j’ai refusé de laisser hors de ma portée pendant des années.

Mon héros préféré Kojak a été le héros télé de ma jeunesse, et pour cause: Telly Savalas, son interprète, était mon parrain, mais aussi mon idole, mon modèle et mon mentor. J’adorais me trouver en sa compagnie. Il savait m’écouter, me conseiller et encourager mes rêves de jeunesse avant même que je ne commence à faire carrière dans le showbiz. Il est mort trop tôt.

jennifer aniston cheveux longs en jean
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En 1990, quatre ans avant «Friends».

© Visual Press Agency
portrait noir-blanc ancien de jennifer aniston
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Durant sa dernière année d’études à la High School of Music & the Arts de LaGuardia (New York).

© DR
jennifer aniston bébé photo noir-blanc
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Jennifer bébé. Rêve-t-elle déjà de scène?

© DR
portrait jennifer aniston jeune
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A 21 ans, elle joue dans «Ferris Bueller», série tirée du film éponyme.

© NBC via Getty Images
portrait jennifer aniston drôle
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Jennifer Aniston.

© Ruven Afanador/Corbis Outline

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