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#FemmeFemina: Salma Hayek, la bomba feminista

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L'actrice latino Salma Hayek.

© Yu Tsai/Contour by Getty Images

«Merci Femina!» Dès les premiers pas sur cette terrasse d’un palace de Beverly Hills, dans lequel Salma Hayek nous reçoit en exclusivité, le ton est donné: chaleureux et complice. «J’ai tout de suite adoré cette idée de parler des modèles de ma jeunesse, poursuit l’actrice d’origine mexicaine. La raison en est toute simple: il n’y a que des femmes sur ma liste!» Et le premier n’est rien moins que celui de Marie Curie. «Première femme à gagner le Prix Nobel de physique en 1903 – même si elle le partage avec son mari –, première femme professeure de l’Université de Paris puis Nobel de chimie en 1911 – seule, cette fois! Vous imaginez cette fierté, cet honneur pour une femme des années 1900!»

Mais Salma ne nous laisse pas le temps d’en apprécier tout le sel et embraie: «J’ai aussi eu le privilège d’aller à Calcutta avec une amie en 1996, un an avant la mort de Mère Teresa. Je m’étais portée volontaire pour aider dans trois de ses hospices. Chaque jour, j’avais les larmes aux yeux en voyant les conditions de vie de ces gens, mais jamais je n’ai pleuré devant eux. Mère Teresa leur donnait de la nourriture ainsi qu’un lit, mais pas seulement. Elle leur apportait de la dignité face à l’horreur du quotidien. J’ai passé mes journées à laver des malades qui souffraient de diarrhées et à raser la tête de patients pleins de poux. Les femmes sont celles qui souffrent le plus dans ces endroits-là car elles y sont les premières victimes du malheur.»

Le rève Frida

«Mes parents ont fait en sorte que je devienne une jeune femme qui ne serait pas dépendante d’un homme. Dans ce sens, la force de Marie Curie et de Mère Teresa m’est précieuse.» Outre ces deux icônes, la jeune Salma s’identifiait volontiers à la peintre Frida Kahlo, artiste et Mexicaine, comme elle. «A la maison, entre une mère chanteuse d’opéra et un père businessman, l’art faisait naturellement partie de la vie, glisse-t-elle. Ensuite, j’ai eu la chance de l’incarner à l’écran. Mais je me suis battue huit ans durant à Hollywood pour obtenir le financement de ce biopic sur Frida et aller au bout de mon rêve. Connaître sa vie à fond m’a donné une grande leçon: ne jamais baisser les bras, ne jamais s’avouer vaincue et – surtout – ne pas croire que les hommes nous sont supérieurs ou détiennent un quelconque droit sur les femmes.»

Surtout, ne pas croire que les hommes nous sont supérieurs ou détiennent un quelconque droit sur les femmes.

De nombreuses autres stars voulaient jouer Frida Kahlo, de Madonna à Meryl Streep. Le projet a circulé des années à Hollywood avant que Salma Hayek obtienne le feu vert. «J’étais jeune, mais je me suis battue pour défendre mes positions.» L’une de ses grandes fiertés? Que certaines peintures visibles dans le film aient été faites par elle. Or, «je n’avais jamais peint avant d’approcher le rôle de Frida et j’étais terriblement mauvaise en dessin. Je ne savais même pas comment tenir un pinceau!»

L’homme de sa vie

«Tout cela, c’est en grande partie à mes inspiratrices que je le dois. Et je pense qu’elles pourront également être des exemples futurs pour ma fille.» Alors qu’elle termine sa phrase, Valentina Paloma, 10 ans, passe justement près de nous; direction la piscine, accompagnée de l’assistante de la star. Contrairement à sa mère, elle parle un français sans accent mais aussi l’espagnol et l’anglais couramment. «Voilà ma perle. Je suis si heureuse de la voir grandir; pas encore une adolescente, mais plus tout à fait une enfant… je sens qu’elle n’a plus besoin de la présence de maman 24 heures sur 24 et je ressens un petit pincement au cœur lorsque je la vois s’exprimer toute seule. Elle sera tellement plus forte et plus douée que moi dans tous les domaines! C’est aussi pour Valentina que je veux être un modèle de femme indépendante. D’ailleurs, je vais vous faire une confidence: ma plus grande leçon est toute récente, c’est ma rencontre avec Malala Yousafzai.» Prix Nobel de la paix en 2014, la jeune Pakistanaise se bat pour le droit à l’éducation des enfants. «J’ai encouragé ma fille à écouter Malala pour qu’elle lui serve de modèle, justement. Voilà une femme de 20 ans qui a connu tellement d’horreurs et qui n’a jamais eu peur de se battre pour ses idées.»

En vraie femme autonome, l’actrice latina avait toujours refusé de se marier: «Pour moi, le mariage, c’était la prison! J’ai toujours eu ce besoin viscéral de me sentir libre.» Mais tout a changé, à Paris, le 15 février 2009, lorsqu’elle accepte de dire officiellement oui à Francois-Henri Pinault, magnat de la mode et du luxe. «Il m’a toujours encouragée à m’exprimer, à me battre pour mes rêves, à grandir, sans essayer de me confiner dans mon rôle de femme au foyer. Il est celui que j’attendais. Nous évoluons ensemble, comme deux partenaires de vie. Notre confiance mutuelle permet de faire face aux épreuves à deux en pensant au couple, à notre famille, et pas à notre seule personne. Il a changé ma conception du mariage, c’est sûr.»

Elle ponctue sa remarque d’un rire clair qui fait revenir sa fille auprès d’elle: «Je vais devoir vous laisser. Vouloir être un modèle passe aussi par l’imposition d’un emploi du temps strict. Maintenant… c’est family time!»

Ce qui la dope J’adore être désirée. Je ne peux pas dire non lorsqu’on veut vraiment de moi dans un film. C’est face caméra que je donne le meilleur de moi.

Son don inattendu Je suis la reine des smoothies! Je viens de lancer «Blend It Yourself», une gamme de produits à mélanger avec des fruits que l’on peut boire ou appliquer en masques de beauté.

Sur sa shamelist Je passe en Suisse au moins une fois l’an et je suis incapable de résister à votre chocolat alors qu’à la maison, je suis beaucoup plus raisonnable.

Son dernier fou rire Lors d’un «Daily Show» à la TV américaine. J’y ai raconté ma mésaventure avec Donald Trump qui, il y a des années, m’avait draguée en présence de mon amoureux de l’époque.

Son buzz La construction d’un mur entre les USA et le Mexique. C’est une proposition idiote et inutile. Cela coûterait des milliards pour rien. La vraie solution passe par des réformes sur l’immigration entre les deux pays.


©US Department of Defense

Sa news Femme J’ai récemment partagé une vidéo d’Anna Wintour, rédactrice en chef de Vogue USA et grande prêtresse de la mode américaine en train de danser sur une chanson de Katy Perry. C’est une amie de longue date et elle n’a rien en privé de l’image froide qu’on lui prête.

Son actu Dans «Hitman & Bodyguard» (sortie le 23 août 2017), elle est tueuse à gages et l’épouse de Samuel L. Jackson. «Cela fait des années que Sam est un ami et il m’a directement demandé d’être sa partenaire. C’est un film d’action où je suis une épouse toute aussi forte et combative que son mari.»


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