Femina Logo

tendances

Mode green: quoi de neuf en Suisse?

«Acheter moins, mais mieux.» Tel est le leitmotiv des designers écoresponsables suisses. Leur but? Développer des solutions pour contrer les dégâts écologiques générés par l’industrie de la mode. Ils comptent également remettre en question l’offre massive des enseignes de masse bon marché. Celles-ci sont accusées d’inciter chacun à consommer frénétiquement et, du coup, à oublier le vrai coût et les répercussions de la fabrication d’un vêtement. Pauline Treis, créatrice et coordinatrice de l’organisation Fashion Revolution, détaille: «Il est devenu normal d’acheter un T-shirt à moins de vingt francs, mais cette pièce à prix dérisoire implique une chaîne d’approvisionnement trop complexe. Le coton est récolté en Afrique, puis filé et tissé en Asie. Une fois teint en Allemagne, il sera finalement assemblé au Portugal.» Un processus qui fait des ravages tant humains qu’environnementaux.

«Il est devenu normal d’acheter un T-shirt à moins de vingt francs, mais cette pièce à prix dérisoire implique une chaîne d’approvisionnement trop complexe. Le coton est récolté en Afrique, puis filé et tissé en Asie. Une fois teint en Allemagne, il sera finalement assemblé au Portugal.»

Pression sur les marques

L’industrie se mobilise aussi, mais le défi est de taille pour des marques tiraillées entre le besoin de garder leur clientèle habituelle – chiffre d’affaires oblige – et sommées de polir leur réputation. Celles-ci proposent pour l’heure des collections dites responsables. Elles se nomment Conscious chez H&M, Committed chez Mango, «Join Life» chez Zara ou encore #WearTheChange chez C&A. A plus long terme, Mango a pour objectif d’utiliser 50% de coton durable d’ici à 2022, tandis qu’H&M se donne jusqu’à 2030 pour «devenir 100% circulaire, c’est-à-dire utiliser exclusivement des matériaux recyclés ou d’autres sources durables», affirme Maja Nizamov, porte-parole de la marque.

Développement durable: en mode circulaire

Cette évolution n’est pas seulement cosmétique. En effet, de plus en plus de clients sont en quête de consommation responsable. «Tout se sait et les mauvais comportements ne sont plus admissibles pour toute une frange de la population», explique Valentine Ebner, professeure à la HEAD de Genève. Certains vont même plus loin, poursuit-elle: «Le côté durable est désormais un argument fort auprès d’une certaine classe d’acheteurs, ce qui sous-tend une valeur ajoutée au produit, que ce soit par son mode de création ou son mode de fabrication.»

«Tout se sait et les mauvais comportements ne sont plus admissibles pour toute une frange de la population»

Pauline Treis, comme de nombreux créateurs suisses, poursuit ce but jusque dans Jungle Folk, sa marque de prêt-à-porter pour femme qui prend forme en marge du calendrier conventionnel de la mode. «Je ne crée pas des collections mais des pièces basiques et essentielles», dit-elle. Plutôt que de produire de manière saisonnière des vêtements tendance, la slow fashion privilégie ainsi les pièces intemporelles réalisées dans des matières durables, certifiées et/ou recyclées. «L’avantage, poursuit la créatrice, c’est aussi d’acheter pour le long terme, parce que le style me correspond.» On le voit, une révolution des consciences est en marche.

Fashion Revolution: informations et événements à découvrir sur le site fashionrevolution.org

Les leçons de mode éco-responsable d'Emma Watson

4 marques green à suivre

La philosophie durable de Pascale Cornu

Son histoire
Passionnée par la mode, Pascale Cornu a beaucoup appris par elle-même. Après une formation de couturière modéliste, la styliste est active avec sa marque éponyme depuis 2012. Mais ce n’est qu’en 2016 qu’elle se lance «de manière professionnelle».

Son concept
A partir de tissus de haute qualité comme la laine recyclée, le coton et le lin organiques, elle dessine une mode contemporaine pour femme. Il en résulte des vêtements épurés et réellement conçus pour durer.

Son engagement
Concilier esthétisme, mode et respect de l’environnement, tel est le défi que s’est lancée la designer lausannoise. Elle choisit de faire produire ses collections en petites quantités par des entreprises familiales européennes. Pascale Cornu nous rappelle aussi que «même sans être vert à 100%, un label indépendant local fera moins de dommages écologiques».

La philosophie cruelty free d’Allure Sauvage

Son histoire
C’est l’histoire de la rencontre de deux filles véganes: Selena, titulaire d’un master en maroquinerie de luxe à l’EPFL et Natacha, diplômée de l’Ecole hôtelière de Lausanne. Lassées de devoir se contenter d’accessoires en cuir, elles décident de trouver une solution plus durable pour répondre à leurs besoins. Leur pari? Ne pas remplacer le cuir par du plastique.

Son concept
Grâce à la recherche de matériaux innovants, comme le Pinatex (issu de la fibre d’ananas), la marque développe des accessoires dont la production n’implique pas d’actes cruels envers les animaux. Il en résulte une première collection à prix abordables, intitulée La femme Paon. Grâce à une campagne de financement participatif lancée en novembre dernier, la marque sera à même de pouvoir lancer sa production en édition limitée. En attendant l’ouverture de la boutique en ligne, les clients intéressés pourront bientôt passer des précommandes.

Son engagement
Le binôme a opté pour une production locale, dans des ateliers protégés. «Pour nous c’est une façon de respecter les conventions environnementales, mais aussi sociales du développement durable.»

La philosophie made in Geneva de Creature

Son histoire
Créée en 2011 par l’association SOS Femmes (initialement nommée Label Bobine) et dirigé par Yen Nhi Nguyen, Créature est une plate-forme de création et de production de couture basée à Genève. En 2013, l’entreprise reçoit le Prix suisse de l’éthique, puis le Prix cantonal du développement durable, en 2014.

Son concept
«On revalorise tout ce qui est textile publicitaire issu des entreprises. Par exemple, la bâche publicitaire d’un client sera transformée en accessoires corporate, ce qui va prolonger la durée de vie de son visuel», explique Yen Nhi Nguyen.

Son engagement
En plus d’être active dans un processus d’insertion socio-professionnelle, Créature propose des ateliers de sensibilisation auprès des enfants. Prochainement, elle participera également à la Journée des métiers des arts, à Genève.

La philosophie non coupable de Maison Perruche

Son histoire
Le travail de Céline Peruzzo se définit par la récupération d’anciens manteaux de fourrure. Diplômée de la HEAD en arts visuels, la créatrice remet ces pièces récupérées au goût du jour: doublures peintes à la main et customisation.

Son concept
Faire du neuf avec ce qu’il y a et transmettre les trésors du passé. D’où son slogan revendicatif «Fuck new fur».

Son engagement
Avec une collection limitée à vingt pièces maximum, Maison Perruche s’efforce de se fournir localement et travaille étroitement avec un tailleur serbe,spécialisé dans la fourrure. Le but de cette démarche est de conserver une traçabilité au niveau de la production et vis-à-vis du consommateur.

Slow fashion: nos bons plans pour acheter moins et mieux

Porte-clés rouge bleu et jaune
1 / 4

Porte-clé en fibre Piñatex®, Allure Sauvage.

© DR
Pochette jaune imprimé vert
2 / 4

Pochette imprimée en bâche recyclée, Creature.

© DR
Manteau brun et bleu
3 / 4

Manteau «Tropical Bombers» en jeans et fourrure récupéré, Maison Perruche.

© Alessandra Leimer
Manteau marron et beige
4 / 4

Manteau «Bolero-Lee Brun» en fourrure récupérée, Maison Perruche.

© Alessandra Leimer

Podcasts

Dans vos écouteurs

E94: Les bienfaits du jeu vidéo sur notre épanouissement

Dans vos écouteurs

Tout va bien E89: Comment mieux comprendre nos rêves

Notre Mission

À la recherche d'un nouveau souffle pour votre allure ou votre maison? Toutes les tendances mode, beauté, déco pour inspirer votre quotidien!

Icon Newsletter

Newsletter

Vous êtes à un clic de recevoir nos sélections d'articles Femina

Merci de votre inscription

Ups, l'inscription n'a pas fonctionné