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Voilà de nombreuses années que Thierry Mugler a pris ses distances d’avec le monde de la mode. Jusqu’en 2013, il est resté très impliqué dans la création de ses parfums, dont le très gourmand Angel reste un best-seller 22 ans après son lancement. Aujourd’hui, il s’est trouvé un nouveau terrain de jeu avec les spectacles. Depuis 2002, il s’éclate en imaginant des shows à son image, extravagants et oniriques, avec des costumes de science-fiction. Ce fut le cas avec le Cirque du Soleil et son spectacle «Zumanity» joué à Las Vegas, ou sa version du cabaret parisien avec «Mugler Follies». Mais son dernier projet dépasse de loin tout ce que l’ex-styliste avait commis jusqu’ici. Bienvenue dans le tourbillon de «The Wyld», une production titanesque installée pour deux ans au moins à Berlin, que les critiques ont d’emblée étalonnée à l’échelle de ce qui se fait à Vegas. La première a été donnée le 23 octobre au Friedrichstadt Palast, et «Femina» y était.

Difficile de résumer la trentaine de numéros qui se succèdent sous la coupole géante du Palast. La scène est immense, et il faut bien cet espace pour accueillir la soixantaine de danseuses et danseurs du corps de ballet, qui s’y produisent parfois simultanément. L’histoire démarre avec une parodie de cours de danse façon «Fame», où l’on comprend d’entrée que malgré le foisonnement d’acteurs, le scénario sera chorégraphié avec la précision d’une automobile allemande. Les performances s’enchaînent, switchant d’un univers hip-hop avec démonstration de BMX à une version punk hardcore du french cancan où quarante paires de jambes se lèvent en même temps. On plonge ensuite entre les pyramides de Néfertiti et Toutankhamon, puis on assiste au débarquement d’extraterrestres en combinaisons moulantes blanches et coiffes de spermatozoïdes.

Comme au cirque, il y a des acrobates aux muscles saillants, une dresseuse de chiens, des trapézistes qui volent littéralement. Il y a aussi des parties chantées, avec en soliste vedette l’ex- Papillon de Lumière Cindy Sander, relookée et coaché par Mugler, qui plane sur une plateforme à plusieurs mètres du sol. Thierry Mugler, qui se fait désormais appeler Manfred, signe tous les costumes (une prouesse), les maquillages, le concept, la mise en scène, la photo… Il n’est pas tout seul non plus: le générique de ce «The Wyld» s’étend sur plusieurs pages dans la brochure de présentation. Le chiffre de 10 millions est articulé pour donner une idée du budget, le plus important jamais dépensé pour un spectacle européen.

Au final on passe plus de deux heures complètement immergés dans un monde qui n’est pas de ce monde (nicht von dieser Welt, dit la pub). On va de surprise en surprise jusqu’au soulèvement du plateau pour dévoiler un nouvel univers sous-terrain, pour ne pas dire sous-marin, avec des créatures humaines dansant dans des colonnes d’eau, bref, une revue triple XL, à voir absolument si vous êtes de passage à Berlin ces deux prochaines années!

«The Wyld», Friedrichstadt Palast, Berlin, infos et billetterie www.palast-berlin.eu

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Urban Poet, une version hip hop de l'univers de Fame.

© Robert Grischek
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Jana Posna et ses toutous pour le numéro Lady in Red, Pudel Strudel.

© Robert Grischek
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Les muscles saillants du quatuor d'acrobates White Gothic.

© Robert Grischek

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