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Les amours, le regard des autres, l'importance des copines, l'apprentissage du travail, de la vie sont filmés sans pathos. Au final, un portrait touchant et sensible de jeunes filles qui deviennent adultes.

FEMINA La maternité, c'est une thématique à la mode, non?
ANKA SCHMID Ce projet est né il y a six ans. Il y a eu la préparation, puis près de quatre ans de tournage. J'avais commencé à filmer lorsque «Juno» est sorti! (Elle rit) J'ai un fils qui a aujourd'hui 17 ans. L'adolescence est une période fascinante. J'ai trouvé intéressant cette combinaison entre la jeunesse et le poids des responsabilités.

Trouver les protagonistes a-t-il été simple?
Il n'y a pas beaucoup de très jeunes mères en Suisse. L'identité des mineures est protégée par la loi, ce que j'approuve évidemment. J'ai fini par faire imprimer et distribuer un flyer auprès des hôpitaux et des sages-femmes en Suisse alémanique. J'ai retenu et filmé cinq jeunes filles. Mais l'une a été priée par son père d'arrêter l'expérience, et pour l'autre, j'ai décidé de ne pas l'inclure dans le film, pour protéger l'enfant à qui cela aurait nui.

Comment les avez-vous choisies?
Avec mon cœur, instinctivement. Mais je ne voulais pas tomber dans le stéréotype de la fille dépassée, avec le père absent, véhiculé par des émissions comme celle de MTV. Ces bébés sont nés d'une folle histoire d'amour, les trois ont fait le choix de la maternité. Mais bien sûr, je ne savais évidemment pas comment cela allait évoluer, que l'une d’entre elles allait placer son fils en foyer, si les couples allaient rester ou se remettre ensemble.

Au début du film, on se dit qu'elles ne savent pas ce qu'elles font, qu'elles jouent à la poupée.
Ce regard qui doute, qui juge, posé sur elles, j'en ai été témoin à de nombreuses reprises. Dans le train, les passagers donnaient des conseils, les interpellaient, ce qu'ils ne se seraient jamais permis avec des parents plus âgés.

Qu’est-ce qui vous a le plus surprise ou touchée?
Dans les premiers temps, j'ai été surprise car tout était chaotique! Avec le recul, je suis frappée la manière dont elles ont fait face aux coups durs, de leur capacité à rebondir. Et j'ai été touchée par l'intimité qui est née entre nous, de ces conversations qu'on n'a même pas avec ses amis les plus proches. Elles m'ont fait confiance.

Qu'ont-elles pensé du film?
Leur réaction était cruciale. Je me suis rendue dans chaque famille et ça a été à chaque fois un moment très fort, très émouvant à chaque fois. Elles m'ont dit que je leur avais donné mon respect. Ouf!

J'imagine que la fin du tournage a été difficile?
Oui, mais il était temps que la séparation se fasse. Les petits m'appelaient «Omi», comme leur grand-mère.

Avez-vous un nouveau projet de film?
Oui, je prépare un documentaire sur les dompteuses. Dans un autre genre, il est encore question de femmes, de femmes courageuses.

«Cœur au ventre» (Mit dem Bauch durch die Wand), d'Anka Schmid, Columbus Film, 2011. http://www.mitdembauch-film.ch
En salles le 7 décembre 2011. Sortie du DVD avant Noël

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