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Les temps forts de la 90e cérémonie des Oscars

Les temps forts de la 90e cérémonie des Oscars

Avec beaucoup d'émotions, Jodie Foster (en béquilles) et Jennifer Lawrence ont remis l'Oscar de la meilleure actrice à la comédienne Frances McDormand.

© Getty

Harvey Weinstein en ouverture

Dès les premières minutes, le présentateur de la soirée, Jimmy Kimmel, a consacré un long passage de son monologue au scandale Harvey Weinstein et aux mouvements #MeToo et Time's Up qui en sont nés. L'animateur a effectué une transition vers l'affaire Weinstein en plaisantant sur la statuette dorée baptisée Oscar:

Oscar est l'homme le plus respecté et aimé à Hollywood. Et il y a une bonne raison: regardez-le. Il garde ses mains en vue, ne dit jamais un mot grossier et le plus important, pas de pénis du tout.

«Ce qui est arrivé à Harvey (Weinstein) et à d'autres aurait dû arriver depuis longtemps», a-t-il poursuivi. Nous ne pouvons plus laisser les mauvais comportements rester impunis. Le monde nous observe. Nous devons donner l'exemple.»

Une vidéo pour le mouvement #MeToo

Cette dernière a été présentée par Ashley Judd, Salma Hayek et Annabella Sciorra, trois actrices qui ont été harcelées sexuellement et menacées par le producteur Harvey Weinstein, la dernière affirmant même avoir été violée par le magnat déchu. La séquence s'est ouverte sur une autre actrice harcelée par Harvey Weinstein, Mira Sorvino, qui a expliqué que, depuis l'automne 2017, avec les mouvements #MeToo et Time's Up, «tout le monde a maintenant une voix pour exprimer quelque chose qui se déroule depuis toujours, pas seulement à Hollywood, mais dans toute la société».

Mais le propos s'est rapidement élargi à l'ensemble des films qui ont ouvert de nouvelles voies à Hollywood depuis l'an dernier, de «The Big Sick», dont le héros est d'origine pakistanaise, à «Black Panther», premier film Marvel dédié à un super-héros noir, en passant par «Lady Bird», réalisé par une femme, Greta Gerwig. «Les changements auxquels nous assistons sont entraînés par le son puissant de nouvelles voix, de voix différentes, de nos voix», a lancé Ashley Judd.

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Frances McDormand, féministe engagée, émeut toute la salle

L'actrice américaine Frances McDormand a remporté dimanche l'Oscar de la meilleure actrice dans un rôle principal pour le film «Three Billboards: les panneaux de la vengeance». Connue pour son exigence et son goût pour les films d'auteurs, la comédienne, fidèle à son personnage de pasionaria, s'est mise au diapason de la vague post-Weinstein et a demandé à toutes les femmes professionnelles d'Hollywood dans la salle de se lever, suscitant un moment d'émotion dans le public. Parmi elles, plusieurs, notamment la réalisatrice de «Lady Bird», Greta Gerwig, avaient les larmes aux yeux. L’actrice de 60 ans a appelé les hommes à s'intéresser davantage aux projets portés par des femmes:

Maintenant, regardez mesdames et messieurs car nous avons toutes des histoires à raconter. Nous avons des projets et nous avons besoin d'argent pour les financer. Ne nous faites pas de blabla lors du cocktail qui va suivre, venez pour prendre rendez-vous, dans votre bureau ou le nôtre, peu importe, et nous vous raconterons tout.

«Coco» et l'hommage au Mexique

Lors de son discours de remerciement, Lee Unkrich, co-réalisateur du long métrage animé de Pixar, gagnant de l’Oscar du meilleur film d'animation, a rendu hommage au Mexique et à ses habitants, héros du film. «Avec «Coco», nous avons essayé de faire un pas vers un monde où tous les enfants pourraient voir, dans les films, des personnages qui parlent et vivent comme eux, et leur ressemblent, a-t-il déclaré. Les personnes marginalisées méritent de sentir qu'il y a une place pour elles. La représentation est capitale.»

La retraite réussie de Kobe Bryant

L'ancien basketteur Kobe Bryant, qui a pris sa retraite de joueur il y a bientôt deux ans, a reçu l'Oscar du meilleur court-métrage d'animation pour «Dear Basketball». Ce dessin animé, décrit comme une lettre d’amour dédiée à son sport, a ému tous les amoureux de la balle orange. Les anciens sportifs professionnels américains sont très rares à avoir réussi à s'imposer dans les milieux artistiques. «Je ne savais pas que c’était possible, a confié la star des Lakers. Je veux dire en tant que joueur de basketball, on est juste censé la fermer et dribbler. Je suis content d’avoir fait un peu plus que cela.»

La consécration du sportif de 39 ans ne fait toutefois pas l’unanimité. Des accusations de viol ont été portées à son encontre par une employée d’hôtel âgée de 19 ans en 2003. Kobe Bryant avait alors assuré que la relation était consentie et la plainte n’avait pas été suivie de poursuites pénales.

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Le grand gagnant Guillermo Del Toro veut effacer les frontières

Oscar du meilleur film et du meilleur réalisateur, le Mexicain Guillermo Del Toro s'est présenté sur le podium comme «un immigré»: «Je trouve que la plus belle chose que produit notre art et notre industrie, c'est d'effacer les lignes dans le sable. Nous devrions continuer à faire ça, quand le monde voudrait les faire plus profondes.»

La liste des vainqueurs

Meilleur film: «La Forme de l’eau»

Meilleur réalisateur: Guillermo del Toro («La Forme de l’eau»)

Meilleure actrice: Frances McDormand («Three Billboards : les panneaux de la vengeance»)

Meilleur acteur: Gary Oldman («Les Heures sombres»)

Meilleure actrice dans un second rôle: Allison Janney («Moi, Tonya»)

Meilleur acteur dans un second rôle: Sam Rockwell («Three Billboards : les panneaux de la vengeance»)

Meilleur scénario adapté: «Call Me by Your Name»

Meilleur scenario original: «Get Out»

Meilleur film d’animation: «Coco»

Meilleur photographie: «Blade Runner 2049»

Meilleure creation de costumes: «Phantom Thread»

Meilleurs maquillages et coiffures: «Les Heures sombres»

Meilleure musique (bande originale): Alexandre Desplat, «La Forme de l’eau»

Meilleure chanson originale: «Remember Me» («Coco»)

Meilleurs décors: «La Forme de l’eau»

Meilleurs effets visuels: «Blade Runner 2049»

Meilleur film en langue étrangère: «A Fantastic Woman» (Chili)

Meilleur long-métrage documentaire: «ICarus»

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