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«L'affaire SK1», en salles en janvier 2015, replonge le spectateur dans les méandres de cette histoire criminelle hors norme, en suivant à la trace un jeune policier, Charlie, inspiré d'un des enquêteurs du 36 quai des Orfèvres, qui a travaillé des années sur ce dossier.

Le film débute par le procès de Guy Georges, au printemps 2001, et alterne scènes de l'enquête et scènes du tribunal. Une construction fluide qui adopte deux points de vue: d'un côté celui des policiers, leurs tâtonnements, leurs erreurs, leurs rivalités, leur découragement, les fausses pistes, puis enfin le dénouement, de l'autre le procès, les familles des victimes, les avocats de l'accusé et Guy Georges lui-même.

Cette option «nous évitait d'être là au moment des crimes, il n'y a jamais le point de vue de Guy Georges», explique Frédéric Tellier, dont c'est le premier long-métrage. Le titre, SK1, est le nom de code donné par les enquêteurs à l'empreinte génétique du serial killer. «J'ai une obsession: tenter de décoder le Mal, une notion vertigineuse et d'une tristesse infinie», ajoute-t-il. «Cette histoire me semblait emblématique, pour montrer le Mal mais surtout observer comment la société, la police et la justice, s'organisent face à lui.»

«Comment ça s'est passé en vrai?»

Autre parti pris: coller le plus possible à la réalité, sans tomber dans le documentaire. Le réalisateur et son co-scénariste, David Oelhoffen, ont consulté des monceaux de procès-verbaux, longuement parlé avec le «vrai» Charlie et l'avocate de Guy Georges, Frédérique Pons, ainsi qu'avec Patricia Tourancheau, journaliste à Libération qui a suivi l'affaire, assisté au procès et écrit un livre de référence, «La Traque».

«Je ne pouvais pas faire de la fiction à partir d'un faits divers aussi atroce et aussi récent», souligne le cinéaste. «Dès qu'on avait des doutes à l'écriture ou même sur le plateau, on se demandait à chaque fois: comment ça s'est passé en vrai?». Même si ramener à deux heures une affaire qui a duré dix ans implique nécessairement des choix, et donc un parti pris.

Raphaël Personnaz prête son physique candide au jeune Charlie, à peine 30 ans lorsqu'il débarque en novice au «36» et intègre l'équipe de vieux routiers (Olivier Gourmet, Michel Vuillermoz...).

Nathalie Baye est magnifique en avocate combative d'un accusé qui nie tout en bloc. Comme dans le vrai procès, c'est elle qui va aider Guy Georges à accoucher de ses aveux et retrouver ainsi son humanité.

«Je suis l'homme qui a traqué le monstre pendant sept ans», lui dit Charlie à l'issue d'une audience. «Et moi je suis celle qui traque l'homme derrière le monstre», lui répond-elle. Un échange qui n'a pas eu lieu dans la réalité, mais que le réalisateur a reconstitué à partir des mots prononcés par les deux protagonistes, séparément.

Le plus difficile a été de trouver l'acteur qui incarnerait le tueur. «J'avais besoin d'un acteur qui n'aille pas défendre le personnage plus que de raison mais qui sache aussi bien l'interpréter, un acteur qui soit solide et lucide», raconte Frédéric Tellier.

Adama Niane, connu pour son rôle d'avocat dans la série «Plus belle la vie», compose un Guy Georges au regard doux et enfantin, comparable à ce qu'était le meurtrier dans la vie de tous les jours, tout en laissant transparaître des éclairs effrayants. Une prouesse qui participe, elle aussi, à la réussite du film.

AFP Photo/-/FF/SC/AO
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