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Parfois, l’anglais a du bon. Et le fait de s’entêter à vouloir à tout prix trouver un équivalent français à un terme anglo-saxon pourtant bien accepté relève de l’hérésie. C’est à peine exagéré. Mais certains, parfois, persistent et signent. C’est le cas de la Commission générale de terminologie et de néologie. Bon, il est vrai que c’est un peu son job – pardon, son boulot – de traquer les anglicismes et de proposer des alternatives en bon français. Leur dernière perle: proposer le terme «mot-dièse» pour remplacer l’hashtag. Oui, l’hashtag. Ce petit dièse suivi d’un mot clé que l’on ajoute en fin d’un post (un terme entré dans le Petit Robert 2014, au passage) pour qu’il soit mieux référencé. Des exemples de hashtag/mot-dièse à la mode? #ootd, pour Outfit of the day (la tenue du jour). Ou #foodshare, pour celles et ceux qui sont (encore) adeptes du foodporn en 2014. Les plus extrémistes iront jusqu’au #veganfoodshare…

Des amis et des nuages... virtuels

Cela fait déjà bien longtemps que le latiniste Jacques Perret a inventé le mot ordinateur (c’était en 1955 précisément), à la demande d’IBM, mais les néologismes geek continuent à entrer petit à petit dans l’un ou l’autre des deux grands dictionnaires français. Les derniers en date? Microblog (déjà?!) et viralité, soit le caractère viral d’un phénomène. Là, on est plutôt d’accord. On reste par contre encore sceptique, malgré le temps qui passe, face au pourriel (on préfère quand même le spam), et nos yeux ne se sont toujours pas habitués à voir les DVD et autres CD-rom orthographiés dévédés et cédéroms. Question de génération, sans doute. Le débat reste lui toujours ouvert sur l’opportunité d’utiliser le français «nuage» pour remplacer le «cloud» informatique. Personnellement, j’ai toujours tendance à regarder le ciel quand un ami me dit qu’il ne comprend rien à ce fichu nuage. Un ami, depuis cette année, vient d’ailleurs de gagner une nouvelle définition: «membre d’un réseau social en relation avec un autre membre». Cela me fait un peu froid dans le dos je dois l’avouer…

Mais sommes-nous encore de bons francophones en utilisant ici ou là un terme emprunté à la langue de Shakespeare (et de Bill Gates)? Ou risque-t-on d’accélérer le déclin voire l’extinction de notre bel idiome en osant effrontément dire que l’on va «updater» un logiciel au lieu de le mettre à jour? Pour Sandrine Campese, auteure et blogueuse (laplumeapoil.com) amoureuse de la langue française dotée d’une bonne dose d’humour, c’est clair: «De la même manière que je suis ouverte aux néologismes quand leur utilité est justifiée, j’emploie des anglicismes là où certains s’obstinent à traduire le moindre mot d’origine étrangère en français, quitte à obtenir de véritables horreurs. Je continuerai donc à utiliser hashtag plutôt que mot-dièse, sans avoir l’impression de trahir ma langue pour autant.» La part des choses, en gros.

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