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Meilleur film, réalisateur, scénario original et photo. «Birdman» n’a laissé que des miettes à ses concurrents lors de la 87e cérémonie des Oscars. La comédie dramatique signée Alejandro González Iñárritu («Babel», «21 grammes») nous emmène dans l’envers du décor d’un théâtre new-yorkais. Riggan Thomson (Michael Keaton) doit sa célébrité au super-héros Birdman qu’il a incarné à trois reprises. Si chacun attend impatiemment le retour de «l’homme-oiseau», Riggan a tiré un trait sur ce rôle et tente de mettre en place une pièce sérieuse qu’il a lui-même montée à Broadway.

Entre lévitation et télékinésie

Le spectateur se trouve projeté le jour précédant la première. Riggan a fort à faire entre gérer l’égo surdimensionné de Mike, son acteur principal (Edward Norton), canaliser sa maîtresse (Andrea Riseborough), rassurer la fragile Lesley (Naomi Watts) et maîtriser les penchants suicidaires de sa fille Sam (Emma Stone). Riggan a certes des supers pouvoirs comme léviter ou déplacer des objets par la pensée, mais ces derniers ne lui sont d’aucune utilité pour éviter à sa pièce de sombrer. De plus, son personnage de «Birdman» ne cesse de venir le hanter et cherche à le pousser à bout.

L’originalité du long-métrage consiste à être filmé en plans-séquences s’enchaînant en un mouvement continu, donnant l’illusion que la caméra ne cesse jamais de tourner. Mais au bout de deux heures de film, la mise en scène commence néanmoins à fatiguer… De plus, la plupart des actions-clé restent relativement floues: Riggan a-t-il tenté de mettre fin à ses jours sur scène? A-t-il réellement des supers pouvoirs? Pourquoi sa fille rit-elle alors que son père vient de se jeter par la fenêtre? La frontière entre réalité et imaginaire est mince et il n’est pas toujours facile de comprendre dans quel monde se situe la scène.

Un casting haut de gamme

Le coup de génie d’Alejandro González Iñárritu consiste à avoir choisi Michael Keaton pour interpréter cet acteur dans la soixantaine, déchu et qui tente de remettre son nom en haut de l’affiche. Après avoir incarné Batman sur grand écran dans l’un des films de Tim Burton, l’acteur s’est fait très discret à Hollywood. Il se confond ainsi avec son rôle dans «Birdman». La prestation d’Emma Stone est également à saluer: la jeune femme se glisse avec toute sa sensibilité dans les Converse de Sam, la fille de Riggan, ex-junky paumée et délaissée par son père durant son enfance.

Satire sur la culture contemporaine et ses fameux «blockbusters» américains, «Birdman» est un film à voir pour réfléchir à la pipolisation dans le monde cinématographique et aux effets collatéraux de l’avènement des réseaux sociaux. Remplir une salle de théâtre en twittant? Un jeu d’enfant pour Sam! Même si, lors du premier visionnement, le film reste relativement hermétique aux spectateurs lambda, «Birdman» mérite d’être vu – et revu – tant pour ses qualités visuelles que pour son propos résolument contemporain.

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