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Bécassine vue par Bruno Podalydès, une «Mary Poppins à la française»

Becassine film

Incarnée à l'écran par Emeline Bayart - qui avait déjà joué dans ses films «Bancs publics (Versailles Rive-Droite)» et «Adieu Berthe» -, la Bécassine de Bruno Podalydès se veut à la fois drôle et poétique, émerveillée par le progrès et pleine d'inventivité.

© DR

En salles mercredi 20 juin 2018, «Bécassine!» s'inspire des albums de Jacqueline Rivière et Joseph Pinchon, qui ont créé pour la première fois ce personnage de jeune bretonne étourdie dans la revue «La Semaine de Suzette» en 1905. Suivront une trentaine d'albums.

«Une productrice, Clémentine Dabadie, qui rêvait de voir Bécassine portée à l'écran, m'a proposé un scénario écrit par d'autres personnes, mais qui ne correspondait pas à l'image que j'avais», raconte Bruno Podalydès dans un entretien à l'AFP.

«J'avais envie d'une image positive. L'histoire de la sottise ne m'intéressait pas beaucoup. Ce n'est pas là-dessus que je suis parti. Du coup, j'ai écrit un scénario original», ajoute-t-il.

Dans son film, qu'il dit avoir voulu «familial et transgénérationnel», le réalisateur du «Mystère de la chambre jaune» raconte l'histoire de Bécassine, née dans une ferme bretonne, dont la naïveté est restée intacte à l'âge adulte.

Alors qu'elle rêve de partir à Paris, elle va croiser sur son chemin la petite Loulotte, bébé adopté par la marquise de Grand-Air (Karin Viard).

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Elle devient sa nourrice, tandis que les difficultés financières s'accumulent pour la marquise, conseillée par son homme d'affaires Proey-Minans (Denis Podalydès) et un marionnettiste grec peu fiable (Bruno Podalydès).

«Ame d'enfant»

Incarnée à l'écran par Emeline Bayart - qui avait déjà joué dans ses films «Bancs publics (Versailles Rive-Droite)» et «Adieu Berthe» -, la Bécassine de Bruno Podalydès se veut à la fois drôle et poétique, émerveillée par le progrès et pleine d'inventivité.

«Je la vois vraiment avec une âme d'enfant dans un corps d'adulte», souligne le réalisateur de 57 ans.

«J'avais envie qu'elle soit bien raccord avec le personnage dessiné, car j'aime beaucoup sa tenue graphiquement», et «avec une part de mystère en même temps», poursuit-il.

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Pour lui, le personnage à la célèbre robe verte et à la coiffe et au tablier blancs, corps souvent en avant et fesses en arrière, «a une démarche à la fois gracieuse et terrienne».

«La première chose, ça a été de trouver une démarche», explique-t-il.

S'il a tenu à «ce qu'il y ait quelques ponts» avec les albums, «pour qu'il y ait une sorte de connivence avec ceux qui aiment Bécassine», le cinéaste dit aussi avoir voulu s'en éloigner, dans une comédie où il multiplie les idées de mise en scène avec une touche de fantaisie.


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«La Bretagne peu évoquée»

Son initiative n'est cependant pas du goût de tous, puisque des indépendantistes bretons ont appelé au «boycott actif» du film.

Ils ont considéré que cette comédie était «une insulte à toutes les femmes de Bretagne», alors que Bécassine, dont le nom est régulièrement devenu le synonyme de jeune fille sotte ou naïve, est souvent mal perçue dans la région.

Bruno Podalydès «regrette» que les indépendantistes ayant appelé au boycott - du collectif Dispac'h, qui revendique une cinquantaine de membres - «n'aient pas vu le film» et «ne veuillent pas le voir».

«Je trouve que ça disqualifie un peu leur avis», ajoute le réalisateur, qui dit avoir sinon reçu «un très bon accueil en Bretagne».

«Je savais que beaucoup de gens avaient une image négative de Bécassine, et bien au-delà des Bretons. Mais je me disais que mon argument ça allait être qu'ils voient le film».

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Aux indépendantistes qui soulignent que «l'immigration bretonne n'avait rien de la naïveté joyeuse qu'expose le film», Bruno Podalydès rétorque «ne pas avoir voulu faire un film sur l'histoire de la Bretagne».

«La Bretagne est finalement très peu évoquée», plaide-t-il. «Mais tant mieux si grâce au film, on se réintéresse aussi au passé de la Bretagne et à l'émigration».

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