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Méconnaissable

Les images de Madonna en vacances sur un yacht à Saint-Tropez ont fait le tour des magazines people cet été. La diva de la pop, d’habitude peu farouche quand il s’agit de montrer son corps, arborait pour l’occasion une tenue qu’aurait validée sans peine n’importe quel intégriste religieux: longue tunique jusqu’aux pieds, manches moulantes ne laissant dépasser que le bout des doigts, grosses lunettes et capeline à larges bords vissée sur la tête. Pas folle la Madonne! Accro à la chirurgie esthétique, la chanteuse de 56 ans sait très bien que, pour conserver son teint de porcelaine et être glamour toujours, elle doit dire adieu au soleil et aux rikikis bikinis. Une préoccupation commune à bon nombre de femmes, de tous âges et de toutes origines. En Europe, 20% des femmes de plus de 25 ans, une femme sur trois de plus de 40 ans et 90% de celles de plus de 50 ans se déclarent victimes de taches brunes. Comme Madonna, elles sont toujours plus nombreuses à vouloir combattre l’apparition de ces marques disgracieuses qui brouillent le teint, brunissent les mains et, surtout, trahissent les années bien plus visiblement que les rides. La cosmétique, la médecine et la chirurgie esthétique parviennent en effet à masquer raisonnablement ces derniers «détails». Tandis qu’il suffit d’observer la pigmentation des mains d’une femme, dit-on, pour évaluer son âge exact. Pour tout savoir sur le sujet, nous avons testé nos idées reçues avec le docteur Laurent Berger, dermatologue à la Clinique La Prairie, à Montreux.

Le point sur 7 idées reçues

Pour dire non aux taches, il faut dire non au soleil. Vrai.

Pas de surprise, le soleil reste le plus grand facteur de vieillissement cutané et le premier facteur d’hyperpigmentation de la peau. Cependant, il n’est pas le seul coupable. Quand on parle de taches brunes, il faut, en fait, faire le distinguo entre plusieurs termes.
Les petites taches brunes qui apparaissent sur notre visage, notre décolleté et nos mains sont appelées lentigos solaires. Contrairement aux taches de naissance, qui sont innées, les lentigos sont acquis. Ils apparaissent avec le temps, vers 40-50 ans. Fruit d’une exposition solaire excessive et du processus de vieillissement de la peau, ils sont provoqués par l’augmentation du nombre de mélanocytes dans la couche basale, c’est-à-dire la couche supérieure de la peau.
Plus communément appelé masque de grossesse, le mélasma est une pigmentation du visage, en général symétrique, située le plus fréquemment sur la zone sub-labiale (zone de la moustache), sur le front ou sur les pommettes. Il touche les femmes assez jeunes, dès les 30-40 ans. Il est dû à une atteinte de la zone dermo-épidermique provoquée par une hyperactivité des mélanocytes qui entraîne un dépôt excessif de pigments. Si elle est aggravée par l’exposition solaire, l’apparition d’un mélasma fluctue en fonction de plusieurs paramètres, le facteur génétique par exemple, mais aussi les variations hormonales qu’engendrent une grossesse, la prise de contraceptifs ou la ménopause.

Les peaux claires sont les plus touchées par le mélasma. Faux.

Son apparition dépend étroitement des facteurs génétiques. Contrairement à l’idée répandue, ce type de tache brune est plus présent sur les phototypes foncés. En même temps, il apparaît de manière plus précoce sur les blondes. En Asie par exemple, où le temps qui passe ride globalement moins les femmes qu’il ne le fait en Occident, elles sont en revanche 40% à être touchées par le mélasma. Lequel se porte le plus souvent sur la zone malaire (le haut des joues).

Une bonne crème solaire suffit pour éviter les taches. Faux.

Pour les prévenir, optez bien sûr pour une crème avec un fort indice de protection, adoptez aussi une tenue couvrante, chapeau, tunique… Et pensez à tartiner au passage le dessus de vos mains. Généreusement.
Si la prévention contre le mélasma implique de se protéger des UVA et des UVB, elle réclame aussi de se prémunir contre ce qu’on appelle la lumière visible, c’est-à-dire la lumière naturelle environnante, même à l’intérieur d’un bâtiment. Et on utilise des écrans solaires à large spectre, de préférence minéraux pour un effet couvrant optimum.

Arrêter la pilule peut faire disparaître les taches. Faux.

Les études sur le sujet n’ont pas montré de disparition des zones pigmentées consécutive à l’arrêt d’un contraceptif hormonal.

Les taches brunes doivent être surveillées comme les grains de beauté. Faux.

Mélasma et lentigo ne présentent pas de danger pour la santé et ne sont pas le signe, par exemple, d’un cancer de la peau. Leur inconvénient est purement esthétique.

Le laser est l’unique moyen de faire disparaître les taches de pigmentation. Faux.

La cryothérapie est très efficace contre les lentigos solaires. Le dermatologue «brûle» les lésions pigmentées grâce à de l’azote liquide. Situés sur une zone superficielle de la peau, les lentigos disparaissent assez rapidement après l’apparition d’une petite croûte qui tombe en quelques jours. Attention cependant à y aller en douceur! Si votre médecin a la main lourde, de petites cicatrices blanches peuvent apparaître en lieu et place de la tache.
Pour les formes légères, les crèmes cosmétiques à base de vitamine C ou d’acide kogique peuvent atténuer la pigmentation. Le dermatologue pourra également utiliser le laser ou la lumière pulsée.

Le peeling est efficace contre le mélasma. Vrai.

Il existe plusieurs solutions pour tenter de venir à bout du mélasma. Mais attention! Le docteur Laurent Berger prévient toujours ses patientes: «Pour traiter le mélasma, c’est un contrat qu’on passe entre soi et le dermatologue. Tous les traitements possibles ne se substitueront jamais à une autoprotection constante. A la première forte exposition au soleil, les marques réapparaîtront.» Le peeling aux acides de fruit, pratiqué par le dermatologue avec toutes les précautions nécessaires, est une méthode relativement efficace. Il ne peut en revanche être réalisé l’été et ne dispense pas d’une protection efficace. La préparation de Kligman, une crème composée d’une association de dermocorticoïdes, trétinoïnes et hydroquinone, obtient de jolis résultats.
Enfin, le dermatologue peut opter également pour le laser – qui présente cependant un risque d’aggravation chez certains sujets.

L’expert

Spécialisé en médecine esthétique et traitements au laser, le docteur Laurent Berger exerce comme dermatologue à la Clinique La Prairie, à Montreux.

Lexique

Phototype: Type de peau en fonction de sa réaction au soleil.

Mélanocytes: Cellules localisées dans l’épiderme ou le derme, responsables de la pigmentation de la peau par la sécrétion de mélanine.

Corinne Sporrer
1 / 1© DR

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