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Parfums d’or

Unisexe: Figue, bergamote, sauge, néroli, violette, jasmin, vétiver, patchouli. CK One Gold, eau de toilette, Calvin Klein, env. 74 fr.les 100 ml (édition limitée).

Fougueux: Animal et floral, masculin et féminin, accord cuir de veau Doblis et rose. Galop d’Hermès, parfum, env. 300 fr. les 50 ml.

Opulente: Fleur d’oranger, fleur d’héliotrope, vanille, framboise, fève de cacao, miel, patchouli. Lady Million Privé, eau de parfum, Paco Rabanne, env. 84 fr. les 50 ml.

Parfums de soie

Séductrice: Rose de Damas, jasmin d’Egypte, bois de santal, encens blanc, musc. Rose Goldea, eau de parfum, Bulgari, env. 126 fr. les 50 ml.

Audacieuse: Absolu de rose centifolia, essence de rose damascena, framboise, grenade, cassis, baie rose, muscs blancs. Miss Dior Absolutely blooming, eau de parfum, Christian Dior, env. 125 fr. les 50 ml.

Intime: Chypre cuivré floral, gardénia, jasmin, pêche, vanille, patchouli. Eau Sensuelle, eau de parfum, Bottega Veneta, env. 138 fr. les 50 ml.

Parfums de satin

Arty: Jasmin sambac, baie rose, accord châtaigne-vanille, santal (note boisée et lactée). This is Her!, eau de toilette, Zadig & Voltaire, env. 94 fr. les 50 ml.

Solaire: Frangipanier, ylang-ylang, tubéreuse, vanille, cire d’abeille, vétiver. La Femme, Prada, eau de parfum, env. 125 fr. les 50 ml.

Eternelle: Reconnaissable entre mille même dans cette version moderne, citron, mandarine, orange, aldéhydes, rose, jasmin, ylang-ylang, vétiver, cèdre, musc. N° 5 L’Eau, eau de toilette, Chanel, env. 127 fr. les 50 ml.

8 questions à Luca Turin

Auteur d’une anthologie des parfums, il en possède 3000 sans en porter aucun. Rencontre avec un critique impitoyable, amoureux des odeurs.

Luca Turin a fait de la critique de parfums son violon d’Ingres car, dit-il, «lorsqu’on ne peut pas créer, on critique!». Né au Liban d’un père diplomate, il a grandi entre la Suisse, la France et l’Italie, a étudié la biophysique à Londres et travaille à Athènes. Pour avoir tenu une chronique durant 10 ans dans la «NZZ», il est une «minicélébrité» à Zurich. De passage aux Beauty Days de Globus Genève, il parle des odeurs avec passion et sans langue de bois.

FEMINA: Vous êtes biophysicien de métier, spécialiste du parfum, expliquez-nous le lien?
LUCA TURIN:
Mon travail en biophysique ne concerne pas du tout le parfum, mais plutôt l’olfaction, c’est-à-dire comment fonctionne la détection des odeurs par le nez, et notamment chez les drosophiles, ces toutes petites mouches qui tombent parfois dans votre verre de vin. Leurs mécanismes d’olfaction sont les mêmes que les humains, même si elles sont très différentes! Les parfums concernent l’autre partie de mon cerveau, la droite je crois, une activité parallèle que je cache soigneusement à mes collègues scientifiques, parce que cela vous déconsidère totalement (certains ont même été surpris d’apprendre que j’avais une femme, il pensait que j’étais gay). C’est mon violon d’Ingres, la critique de parfum, parce que quand on ne peut pas créer, on critique!

A qui était destiné ce guide que vous avez publié
Je n’ai pas réfléchi dans ce sens. Aux Etats-Unis, il a été vendu comme un guide sur comment choisir son parfum. En Angleterre, il a plutôt été présenté comme un vaste catalogue de vacheries, de méchancetés sur les parfums (les Anglais aiment la méchanceté), donc avec un côté plus littéraire. Et j’en ai vendu autant en Angleterre qu’aux US. Je n’ai malheureusement pas encore trouvé le bon éditeur pour une version française.

Comment se porte le monde de la parfumerie actuellement?
Pour l’amateur de parfum, nous sommes à un tournant, le pire est passé. On a souffert, ce fut la traversée du désert, dans les années 2000, du point de vue de la création, et là ça reprend, grâce aux parfums de niche.


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On voit en effet un peu moins de ces parfums de stars un peu cheap…
J’espère bien, je souhaite vraiment aux entreprises qui ont produit ces innommables saloperies de disparaître de la surface de la terre. On s’est moqué des consommateurs, parce qu’une fois qu’ils avaient payé l’égérie des millions, ils n’avaient plus un rond pour la formule. L’industrie du parfum a toujours fait beaucoup d’argent en prenant les femmes pour des imbéciles, en leur racontant n’importe quoi. Cette ère est terminée.

Est-ce que le succès d’un parfum dépend de la quantité de pub qu’on lui fait?
Ça dépend. Il y a de très bons parfums qui font un bide total, malgré la pub. L’exemple type fut Feu d’Issey, vous vous souvenez de cette boule rouge, avec un mécanisme incompréhensible, et un jus de pur génie. Bide total. Je n’ai jamais compris car tout était parfait, de l’emballage à la compagne de pub. Quand je l’ai senti j’étais sûr que ce serait un immense succès. C’est mystérieux. De toute façon les actionnaires aujourd’hui veulent du succès à court terme, ils s’en foutent que leur parfum devienne un classique encore présent dans 100 ans.

Comment expliquez-vous l’engouement pour les parfums gourmands?
Et bien parce que cela sent bon! Tout le monde aime la vanille, la barbe à papa. Il y a eu période d’engouement pour les floraux style nunuche, que j’aime bien par ailleurs. Ce sont des dérivés de Beyond Paradise, dans cette lignée-là. Quand cette mode s’est atténuée on est revenu à des gourmands comme Angel, l’immense classique, mais sans la note d’humour qui le rendait intéressant. Et on n’en sera jamais débarrassé car ces notes comme le maltol, les lactones, la vanille sont ultrapuissantes et pas chères, donc d’un point de vue comptable, c’est une affaire.

Justement dans la parfumerie de niche, on justifie le prix élevé par le coût des matières premières…
C’est n’importe quoi. En vérité il représente 3% du prix total… Je dis toujours que le prix d’un parfum ne doit pas excéder celui d’un repas pour deux dans un honnête restaurant avec une honnête bouteille de vin. C’est un seuil psychologique, disons 160/200 fr. J’ai toujours aimé les parfums pas chers: Brut, Aramis, Azzaro, voire des trucs de station-service. Ce n’est pas le prix qui fait la qualité. Comme dans la musique. Vous préférez Fritz Kreisler avec un violon d’étude ou un imbécile avec un Stradivarius?

Et vous, que portez-vous?
Rien. Un savon que ma belle-mère m’envoie des Etats-Unis. Un homme ne devrait pas sentir le parfum à plus de trois centimètres. Quand un type s’assoit en face de vous dans le bus et embaume, c’est gênant, non?

«Perfumes, the A-Z guide», Luca Turin, Tania Sanchez, Penguins Books, 640 pages (en anglais uniquement), et sa version compacte The Little Book of Perfumes, The Hundred Classics, Editions Vicking, 128 p.

Allez sur son blog.

En quête d’exclusivité

C’est la découverte d’une senteur hors du commun, Miyako de Auphorie, qui a donné envie à Luca Turin de relancer un blog sur la parfumerie de niche (il avait abandonné le sien en 2006).

Celle-ci sort peu à peu du circuit confidentiel pour séduire le grand public. Globus lui consacre une grande partie de son espace parfumerie, notamment à Genève, où l’on trouve désormais les Editions de parfums Frédéric Malle, la Section d’Or de Serge Lutens ou les collections exclusives de Dior, Hermès, Guerlain, Saint-Laurent…

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